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Plébiscité par les grandes maisons de luxe, le cuir "Made in Nigeria" se trace un avenir local
La quasi-totalité du cuir nigérian, souvent semi-transformé, est exportée vers l'Europe et l'Asie, où il est utilisé pour concevoir des articles de luxe estampillés de labels étrangers. Mais à Lagos, Isi Omiyi crée des pièces haut de gamme pour tenter de revaloriser le savoir-faire nigérian.
A l'intérieur de son appartement, elle a aménagé un coin boutique où sacs, portefeuilles et chaussures en cuir sont soigneusement exposés sur des étagères, étiquetés à des prix allant jusqu'à 1.500 dollars.
"Le cuir fait partie de notre héritage. Je ne peux pas rester à observer que d'autres reçoivent tous les mérites d'un travail que nous avons commencé ici", déclare à l'AFP cette créatrice de 56 ans qui s'est donné pour mission de mettre en lumière l'artisanat "Made In Nigeria".
"En tant que Nigériane, j'aimerais que les marques étrangères indiquent sur leurs produits +originaire du Nigeria+ et +fabriqué en Italie+ ou +fabriqué en France+", ajoute-t-elle.
Selon le Conseil nigérian de promotion des exportations, le Nigeria exporte 90% de sa production de cuir, principalement vers l'Italie et l'Espagne, qui représentent plus de 71% du volume total.
Ces exportations génèrent "environ 600 millions de dollars de revenus par an", explique Oluwole Oyekunle, chercheur de l'Institut nigérian des technologies du cuir et des sciences de Samaru dans l'État de Kaduna (nord).
- Kano, berceau des tanneries -
C'est dans l'État de Kano, au nord du Nigeria, que les grandes marques de luxe s'approvisionnent, grâce à des intermédiaires qui font le lien entre elles et les tanneurs. La région abrite 11 tanneries, dont Ztannery, en activité depuis 2010.
Son entreprise reçoit chaque jour des dizaines de peaux fraîches de chèvres, moutons et agneaux du Nigeria et des pays voisins. Elles sont triées et traitées en neuf jours.
"Nous recevons la matière première et nous la transformons de zéro jusqu'au cuir semi-transformé, ce qui représente 80% du processus complet", explique à l'AFP son propriétaire, Abbas Hassan Zein, 47 ans.
Puis les intermédiaires acheminent les peaux en Europe, où ils procèdent à leur mise en forme, avant de les vendre à des marques de luxe comme "Gucci, Ferragamo, Prada, Louis Vuitton, tous les grands noms", indique M. Zein.
Dans la tannerie, les salariés s'activent auprès des machines qui lavent, traitent et teignent les peaux, habitués au bruit incessant, à l'air saturé d'odeurs âcres et à la chaleur étouffante.
Les tanneries modernes comme Ztannery, équipées de machines permettant de procéder à toutes les étapes de traitement du cuir, n'acceptent que des commandes en grande quantité, payées en dollars ou en euros, ce qui limite l'accès des designers locaux au cuir nigérian.
Beaucoup d'entre eux se tournent alors vers la tannerie traditionnelle de Majema, fondée en 1932 au cœur de la ville de Kano, où tout est fait à la main.
Là, des dizaines de tanneurs s'affairent à nettoyer et teindre les peaux à même le sol en terre, au milieu des déchets plastiques.
Inlassablement, ils trempent les peaux dans des bassins remplis d'eau et de produits chimiques, et enlèvent minutieusement les poils restant.
"Nos clients viennent du nord, du sud, et nous exportons aussi vers des pays voisins comme le Niger, le Cameroun, le Tchad, Cotonou (Bénin), ainsi qu'en Europe", explique Mustapha Umar, 52 ans, un responsable de la tannerie, debout devant des peaux de chèvre suspendues à des fils, qui seront teintes en rouge et jaune le lendemain.
- Structurer la filière -
En 2017, Femi Olayebi, fondatrice de la marque nigériane Femihandbags a créé le Lagos Leather Fair, un événement annuel qui rassemble une centaine de professionnels du cuir à Lagos, la capitale économique du Nigeria.
"Il manquait une plateforme dédiée aux designers, aux produits et aux fournisseurs de cuir, qui montre que les Nigérians, avec leurs propres moyens, sont capables de créer des articles qui méritent d'être achetés", confie-t-elle à l'AFP.
Des initiatives publiques et privées se multiplient pour structurer la filière dans le pays le plus peuplé du continent.
À Kano, des "marques venues d'Inde, de Chine et d'Europe, pas forcément issues du secteur du luxe, manifestent un réel intérêt pour produire ici", affirme Tijjani Sule Garo, directeur général de GB Tannery, une entreprise familiale qui remonte à trois générations.
En août, l'État de Lagos a inauguré une usine dans le quartier de Mushin, destinée à produire des articles en cuir et à créer 10.000 emplois, non loin de l'un des plus grands marchés de cuir du pays.
"Il faut de meilleures machines, un meilleur accès à du cuir de qualité nigérian, et surtout, de meilleurs formations pour être compétitif notamment dans le luxe face aux géants de l'industrie", estime Femi Olayebi.
Pour David Lawal, 26 ans, responsable marketing de la marque de maroquinerie Morin.O, au-delà de l'aspect commercial, il s'agit de valoriser une identité.
De nombreux clients recherchent "une expression intemporelle du patrimoine", racontée à travers des produits en cuir, créés au Nigeria et fabriqués par des Nigérians, confie-t-il.
G.Schmid--VB