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Le Pérou se dote d'un nouveau président après la destitution expresse de Dina Boluarte
Le Pérou se dote d'un nouveau président après la destitution expresse de Dina Boluarte / Photo: © AFP

Le Pérou se dote d'un nouveau président après la destitution expresse de Dina Boluarte

Le président du Parlement péruvien José Jeri, 38 ans, a assumé vendredi la présidence du pays andin après la destitution expresse de Dina Boluarte, sur fond de crise sécuritaire dans le pays.

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"Aujourd'hui, j'assume avec humilité la présidence de la République, par succession constitutionnelle, afin de mettre en place et diriger un gouvernement de transition", a déclaré le nouveau chef de l'État, immédiatement après avoir prêté serment devant le Parlement.

José Jeri était député du parti de centre-droit Somos Perú depuis 2021. En juillet, il avait été élu président du Parlement. Il assumera ses nouvelles fonctions jusqu'au 26 juillet 2026. Le Pérou organise des élections générales en avril.

"L'ennemi principal (...) ce sont les bandes et organisations criminelles, ce sont aujourd'hui nos ennemis, et en tant que tels nous devons leur déclarer la guerre", a-t-il lancé dans son premier discours à la Nation.

Les principales forces politiques du Parlement ont présenté jeudi plusieurs motions de destitution contre Dina Boluarte, 63 ans, invoquant une "incapacité morale permanente" à exercer ses fonctions.

Sa destitution a été approuvée à la majorité à l'issue d'une courte session à laquelle elle ne s'est pas présentée, bien que convoquée.

Elle perd ainsi de fait son immunité et se retrouve désormais exposée à d'éventuels procès susceptibles de la conduire en prison.

Dans un discours prononcé depuis le palais présidentiel et retransmis par la chaîne publique TV Peru, elle a défendu son bilan. Pendant tout ce temps, "je n'ai pas pensé à moi, mais aux plus de 34 millions de Péruviens et Péruviennes", a-t-elle déclaré. La retransmission a ensuite été coupée pour revenir à la session du Parlement, juste avant la prestation de serment de José Jeri.

Une centaine de personnes a célébré la décision devant le Parlement, agitant des drapeaux péruviens et brandissant des pancartes hostiles à la présidente, a constaté l'AFP. "Dina dégage. À bas le pacte mafieux", pouvait-on lire sur une pancarte brandie par un manifestant.

Dina Boluarte avait déjà fait l'objet de plusieurs tentatives de destitution, sans succès jusqu'à présent. Cette fois, la procédure a été approuvée, les partis de droite et d'extrême droite qui la soutenaient l'ont lâchée.

Le Pérou traverse la pire période d'instabilité politique de son histoire moderne, avec sept présidents en près de neuf ans.

- Scandales et enquêtes -

Arrivée au pouvoir après la destitution du président Pedro Castillo, dans un contexte de manifestations violemment réprimées qui ont fait au moins 50 morts, Dina Boluarte a connu une impopularité record.

 

Ces dernières semaines, les manifestations contre le gouvernement se sont multipliées à Lima devant une vague d'extorsions et de meurtres attribués au crime organisé.

Cette nouvelle crise politique intervient alors qu'un groupe de musique a été la cible de tirs mercredi soir à Lima faisant cinq blessés, dont quatre musiciens.

Les autorités n'ont pas encore déterminé si l'attaque était liée au fléau de l'extorsion qui touche principalement la capitale de 10 millions d'habitants. Cependant, le président de l'Association des artistes et entrepreneurs du Pérou, Walter Dolorier, a assuré que les musiciens avaient reçu des "menaces" provenant de groupes criminels.

"Les Péruviens vivent dans une peur constante", a dénoncé jeudi soir la députée Norma Yarrow, du parti de droite Renovación Popular.

Actuellement, les anciens présidents Alejandro Toledo et Ollanta Humala sont incarcérés pour corruption dans une prison spéciale située à l'est de Lima. Pedro Castillo y est également détenu, dans l'attente de son procès pour une tentative de coup de force contre le Parlement.

T.Germann--VB