Volkswacht Bodensee - Le Japon plonge dans la crise politique après l'effondrement de la coalition au pouvoir

Euronext
AEX -0.38% 954.8
BEL20 -0.11% 4954.23
PX1 -0.2% 8025.58
ISEQ -0.28% 11710.88
OSEBX -0.24% 1649.09 kr
PSI20 0.13% 8240.8
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK 1.36% 3920.56
N150 -0.56% 3722.88
Le Japon plonge dans la crise politique après l'effondrement de la coalition au pouvoir
Le Japon plonge dans la crise politique après l'effondrement de la coalition au pouvoir / Photo: © JIJI Press/AFP

Le Japon plonge dans la crise politique après l'effondrement de la coalition au pouvoir

Le parti centriste Komeito, partenaire minoritaire de la coalition gouvernementale au pouvoir au Japon, a annoncé vendredi se retirer de son alliance avec le Parti libéral-démocrate (PLD), dont la présidente Sanae Takaichi était destinée à devenir Première ministre.

Taille du texte:

Son accession à ce poste, qu'elle serait la première femme à occuper dans l'histoire du Japon, aurait dû intervenir plus tard en octobre mais pourrait désormais être remise en question.

"Nous souhaitons que la coalition PLD-Komeito revienne à la case départ pour le moment et que nous mettions un terme à notre relation", a déclaré Tetsuo Saito, dirigeant du Komeito, à l'issue d'une réunion avec Mme Takaichi.

"Étant donné que nous n'avons pas bénéficié d'une coopération claire et concrète du PLD concernant nos revendications, et si ces réformes s'avèrent impossibles à mettre en œuvre, j'ai déclaré qu'il nous serait totalement impossible d'inscrire le nom de Sanae Takaichi sur la liste des candidats", a-t-il indiqué à la presse.

M. Saito a toutefois affirmé que le Komeito continuerait de soutenir les projets de loi budgétaires et autres projets de loi préparés par les deux partis.

Selon les médias nippons, M. Saito aurait jugés insatisfaisantes les réponses de Sanae Takaichi concernant un récent scandale de caisses noires au sein du PLD.

Sanae Takaichi, 64 ans, aux positions ultra-nationalistes, a été élue samedi à la tête du PLD (droite conservatrice), afin de remplacer le Premier ministre démissionnaire Shigeru Ishiba.

L'annonce du Komeito, intervenue après la clôture de la Bourse de Tokyo, a fait brièvement chuter le yen face au dollar.

- Thatcher pour modèle -

Le PLD gouverne le Japon de manière quasi ininterrompue depuis 1955, malgré de fréquents changements de dirigeants. Le petit parti Komeito, soutenu par la puissante organisation bouddhiste japonaise Soka Gakkai, est son partenaire de longue date.

Pour autant, Mme Takaichi était en recherche d'alliés supplémentaires au Parlement: en effet, le PLD et le Komeito ont perdu la majorité dans les deux chambres du Parlement au cours de l'année écoulée.

Mais au sein du Komeito, des voix critiques se faisaient également entendre: de nombreux membres du parti avaient exprimé ces derniers jours leur inquiétude à l'égard des positions résolument conservatrices affichées par Sanae Takaichi.

Lorsqu'elle occupait des postes ministériels, elle s'était ainsi rendue à de nombreuses reprises au sanctuaire de Yasukuni à Tokyo, dédié aux morts de guerre japonais et considéré comme un symbole du passé militariste du pays.

La visite en 2013 de Shinzo Abe à Yasukuni, la dernière en date par un Premier ministre en exercice, avait suscité la fureur de Pékin et de Séoul et des remontrances de la part de Washington.

Cette semaine, les médias japonais avaient cependant rapporté que Mme Takaichi envisageait de renoncer à se rendre au sanctuaire lors du festival d'automne mi-octobre.

Le Premier ministre sortant, Shigeru Ishiba, avait pris les rênes du gouvernement en octobre 2024, mais sa coalition a perdu sa majorité parlementaire, en partie à cause de la colère des électeurs face à l'inflation persistante et au scandale des caisses noires du PLD.

A l'inverse, le petit parti anti-immigration Sanseito avait réalisé une poussée remarquée lors des récentes élections sénatoriales.

"Nous avons inauguré une nouvelle ère pour le PLD", avait-elle lancé samedi devant ses pairs quelques minutes après son élection. "Nous devons tous nous rassembler à travers toutes les générations et travailler comme un seul pour reconstruire (le PLD)", avait-elle ajouté.

Ancienne batteuse dans un groupe de heavy metal à l'université, Mme Takaichi considère la Britannique Margaret Thatcher (1925-2013) comme son héroïne politique.

Si elle arrive au pouvoir, elle devra notamment faire face aux enjeux posés par le vieillissement de la population dans l'archipel et par la dette nationale colossale, à l'économie chancelante et aux inquiétudes croissantes au sujet de l'immigration.

E.Burkhard--VB