
-
Face à une sécheresse exceptionnelle, des agriculteurs du Nord se raccrochent à l'irrigation
-
Jeu de rôle pour appréhender l'annonce d'un décès à l'hôpital
-
Présidentielle en Roumanie: le recours du candidat nationaliste rejeté
-
NBA: le Canadien Shai Gilgeous-Alexander devance Jokic pour devenir MVP
-
À Mayotte, la lutte contre le chikungunya se heurte à la précarité
-
Les taxis manifestent à Paris et Pau pour un quatrième jour de mobilisation
-
Royaume-Uni: l'accord sur la restitution des îles Chagos dans les mains de la justice
-
Espagne: TotalEnergies inaugure sa plus grande centrale solaire en Europe
-
Russie: Lioudmila, 84 ans, face à ses juges pour avoir demandé "la paix"
-
Ski: "aux Jeux olympiques arrive toujours l'imprévu", dit Shiffrin à l'AFP
-
Produits de santé: les Français préfèrent les pharmacies à la vente en ligne
-
Obus, grenade, mortier: les traces de la Grande guerre omniprésentes dans la campagne belge
-
"Sanctions massives": que peuvent vraiment faire les alliés de l'Ukraine face à Moscou ?
-
Travailleurs sans-papiers: très attendue, la nouvelle liste des métiers en tension enfin publiée
-
La Bourse de Paris recule face aux incertitudes budgétaires aux Etats-Unis
-
MotoGP: après la surprise du Mans, retour à la normale à Silverstone ?
-
Au Carlton de Cannes, un maître d'hôtel qui "gère l'imprévisible" depuis 40 ans
-
A Roland-Garros, le délicat labeur des "artisans" de la terre battue
-
Un mort, 50.000 personnes bloquées par des inondations dans l'est de l'Australie
-
Deux employés de l'ambassade d'Israël abattus devant le musée juif de Washington
-
Cannes rend hommage à Pierre Richard, clown sensible du cinéma français
-
"Dôme d'or": le projet de bouclier antimissiles de Trump face à de nombreux défis
-
Des villageois promettent de s'opposer "jusqu'au bout" à un barrage pour le canal de Panama
-
En Floride, l'angoisse de réfugiés vénézuéliens désormais privés de protection
-
Le Bureau des embuscades: quand aller à la Maison Blanche devient un test de sang froid
-
Trump invite à dîner les acheteurs de sa cryptomonnaie, un mélange des genres jamais vu
-
Google barricade son moteur de recherche avec l'IA et la pub
-
En 2023, une dégradation "sans précédent" des finances des hôpitaux publics
-
Le Livret A a signé son pire mois d'avril depuis 2009
-
Etats-Unis: deux agents de l'ambassade israélienne tués à Washington
-
En Lituanie, l'armée allemande se déploie face à la menace russe
-
L'ONU réceptionne de l'aide humanitaire à Gaza, une première depuis mars
-
L'Union européenne prête à taxer les engrais russes dès juillet
-
L'ONU réceptionne de l'aide humanitaire pour Gaza, Netanyahu se dit prêt à un cessez-le-feu temporaire
-
C3: "nous avons encore beaucoup de travail", tempère l'entraîneur de Tottenham
-
JO-2026 à Cortina: "la principale raison de mon retour", assure Vonn à l'AFP
-
C3: l'entraîneur de Manchester United, Ruben Amorim, se dit prêt à quitter le club si on le lui demande
-
Bousculé par Trump, le G7 Finances en quête d'unité sur l'économie et l'Ukraine
-
Ligue Europa: Tottenham domine Manchester United en finale et brise sa malédiction
-
Cannes: idylle queer et musicale et tourments familiaux en compétition
-
Metz et Reims se neutralisent (1-1) et joueront la montée en Ligue 1 au barrage retour
-
Wall Street termine en forte baisse, s'inquiète des négociations budgétaires américaines
-
Offensive à Gaza : Netanyahu prêt à un "cessez-le-feu temporaire" pour libérer des otages
-
OpenAI s'attaque aux appareils connectés, avec le designer historique d'Apple aux commandes
-
Venezuela: élections dimanche pour conforter le pouvoir de Maduro, boycottées par l'opposition
-
"Il est très mauvais pour l'Etat de se mêler de la gestion des entreprises privées", estime Bernard Arnault
-
Trump prend Ramaphosa en embuscade avec des accusations de "génocide blanc"
-
Bousculé par Trump, le G7 Finances au chevet de l'économie mondiale
-
Tennis: Djokovic débloque à Genève son compteur sur terre battue cette saison
-
Demande par Macron de la suppression du devoir de vigilance: des ONG et syndicats en colère

Obus, grenade, mortier: les traces de la Grande guerre omniprésentes dans la campagne belge
"Celui-ci est un +18-pounder+, il reste peut-être un peu d'explosif dedans", lâche Franjo, en récupérant au sol un vieil obus d'artillerie dont il identifie tout de suite l'origine britannique. Le démineur l'installe avec précaution dans un bac de sable à l'arrière de sa camionnette.
Dans le nord-ouest de la Belgique, au coeur du plat pays flamand, où plusieurs centaines de milliers de soldats sont tombés pendant la guerre 1914-18, les vestiges du conflit sont partout dans le paysage.
Outre les cimetières militaires et leurs sépultures soigneusement alignées, parfois à perte de vue, munitions et obus de toutes origines -- anglaise, allemande, française -- continuent de remonter à la surface, au point de donner du travail chaque jour au service de déminage de l'armée belge (SEDEE).
Ce service aujourd'hui centenaire a installé une base à Langemark-Poelkapelle, au nord d'Ypres, où se concentre la majeure partie de son activité.
Ses hommes répondent chaque année à plus de 2.000 demandes d'agriculteurs ou de responsables de chantier pour retirer des munitions, déjà tirées ou pas. La découverte survient souvent en retournant la terre, en plein champ, ou lors du terrassement d'une future habitation.
En bout de chaîne, après identification du degré de dangerosité de l'objet -- dont va dépendre le mode d'élimination (explosion en extérieur ou combustion dans un four)--, "on en détruit 200 à 250 tonnes par an", souligne à l'AFP Jacques Callebaut, chargé de communication du service.
Ce matin-là, il a fallu moins d'une heure à la camionnette aux quatre roues motrices siglée SEDEE/DOVO (la déclinaison en néerlandais) pour ramasser une bonne douzaine d'obus et grenades en sillonnant les petites routes de campagne.
Franjo et ses deux collègues disposent, en guise de carnet de bord, d'une petite pile de courriels de la police, qui répertorient avec précision tous les lieux, chemins, croisements, où des engins ont été signalés.
- Passage aux rayons X -
Parfois le propriétaire du terrain dépose l'obus à hauteur d'homme, sur un vieux poteau en béton, pour faciliter le travail.
A chaque arrêt, l'un des démineurs de l'équipe fait le guet pour éviter un surgissement impromptu. Tous portent des gants pour manipuler les vieux engins rouillés.
"Environ 60% environ des munitions qu'on trouve contiennent une charge explosive, et entre 10 et 30% peuvent aussi être toxiques, c'est un danger supplémentaire", relève Jacques Callebaut.
Phosphore blanc, arsenic ou ypérite, le liquide chimique vésicant qui doit son nom à la ville d'Ypres (connu aussi sous l'appellation "gaz moutarde"): la présence éventuelle de ces substances dangereuses est scrutée de près par les démineurs.
Lorsqu'un doute subsiste malgré leur oeil expert, ils font appel à la technologie. Un passage aux rayons X permet de voir les entrailles de l'obus, repérer par exemple une cartouche renfermant un fumigène. Si le résultat n'est pas satisfaisant, un spectromètre à neutrons peut être utilisé pour mesurer chaque composant.
Cette expertise de l'armée belge est réputée à l'étranger: "Les munitions toxiques trouvées aux Pays-Bas sont traitées par nous, et il y a quelques semaines, on a été appelés pour neutraliser une bombe en Norvège car ils n'avaient pas le matériel pour le faire", vante M. Callebaut.
Champ de bataille de l'Europe dès le Moyen-Age, en raison de sa situation géographique au carrefour des empires germanique, français et britannique, la Belgique a vu Napoléon être défait à Waterloo en 1815, avec des pertes humaines énormes, et elle a aussi été durement touchée par les deux guerres mondiales du 20e siècle.
Un siècle après c'est surtout le métal de la Première guerre qui affleure, car autour d'Ypres "une ligne de front statique a perduré pendant quatre ans, avec des millions d'obus d'un côté comme de l'autre", explique l'historien belge Corentin Rousman.
"En comparaison, les obus de la Seconde guerre ne réapparaissent que de temps en temps dans les villes bombardées".
A.Ammann--VB