
-
Ukraine: attaque de missiles et drones sur Kiev, partiellement privée d'électricité
-
En Birmanie, les écoles s'enterrent pour échapper aux frappes aériennes
-
Crise Venezuela-Etats-Unis: réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU vendredi à la demande de Caracas
-
Près de Chicago, des Américains élèvent la voix contre la politique de Trump sur l'immigration
-
Le prix Nobel de la paix décerné dans l'ombre de Trump
-
Cédric Jubillar sur le gril vendredi, après des témoignages accablants
-
Lecornu, Borloo, un autre: Macron va mettre fin au suspense pour Matignon
-
La justice américaine inculpe une haute magistrate dans le viseur de Trump
-
La justice américaine inculpe une haute magistrate ciblée par Trump
-
Euroligue: Paris et Monaco enchaînent, pas l'Asvel
-
Trump se sent "en pleine forme" avant une nouvelle visite médicale
-
Euroligue: Paris et Monaco enchaînent
-
Wall Street marque le pas, attend les résultats d'entreprises
-
Ligue 1: Adi Hütter limogé, le Belge Pocognoli pressenti, grandes manoeuvres à Monaco
-
Israël annonce que "toutes les parties" ont signé la première phase de l'accord sur Gaza
-
Madagascar: milliers de manifestants à Antananarivo, des blessés et des arrestations
-
La Bourse de Paris retrouve le calme et termine en léger repli
-
Les Bourses européennes concluent en ordre dispersé, Francfort s'approche d'un record
-
Peine alourdie pour avoir violé Gisèle Pelicot qui referme le chapitre judiciaire
-
Tour de Lombardie: pour Paul Seixas, demain c'est déjà aujourd'hui
-
Cédric Jubillar face aux lourdes accusations de son ex-petite amie
-
Athlétisme: trois ans de suspension pour avoir espionné Marcell Jacobs, coéquipier de son frère
-
Zelensky accuse Moscou de vouloir "semer le chaos" en frappant des sites énergétiques
-
Madagascar: un millier de manifestants à Antananarivo, arrestations et tirs de gaz lacrymogène
-
Masters 1000 de Shanghai: la sensation Vacherot prend rendez-vous avec Djokovic en demi-finales
-
Le Nobel de littérature décerné au Hongrois Laszlo Krasznahorkai, le "maître de l'apocalypse"
-
Après la surtaxe américaine, inquiétudes dans la capitale indienne du textile
-
Trump veut mettre en prison des élus démocrates de l'Illinois
-
Equipe de france: "Je suis plus tranquille à Madrid" qu'à Paris, confie Kylian Mbappé
-
A Gaza, l'accord de cessez-le-feu donne "l'impression de renaître"
-
"Zombies": Singapour sévit face aux cigarettes électroniques contenant de la drogue
-
Le Figaro fêtera en janvier ses 200 ans, une longévité rare
-
Atxu Marima, indien déraciné porte-parole des peuples d'Amazonie
-
La tombe de Robert Badinter, artisan de l'abolition de la peine de mort, profanée juste avant son entrée au Panthéon
-
"Ils reviennent": à Tel-Aviv, célébrations et attente après l'accord sur la libération des otages
-
Laszlo Krasznahorkai, le "maître hongrois de l'apocalypse"
-
Léon XIV salue le journalisme des agences de presse, un "rempart" à l'ère de l'IA
-
"L'heure est venue": Arnaud Démare annonce la fin de sa carrière
-
Accord Israël-Hamas sur un cessez-le-feu à Gaza et une libération d'otages
-
Ursula von der Leyen échappe à la censure et se rassure
-
Les vins effervescents à la fête, à des degrés divers
-
"L'heure est venue": le cycliste Arnaud Démare annonce la fin de sa carrière
-
Santé: les médicaments devraient être au rendez-vous cet hiver
-
RDC: à Bruxelles, Tshisekedi tend la main à Kagame pour faire "la paix"
-
L'humoriste américain Jimmy Kimmel défend la liberté d'expression
-
Zelensky accuse la Russie de vouloir "semer le chaos" avec ses frappes sur l'énergie
-
Près de 7 millions de téléspectateurs pour l'interview de Lecornu sur France 2
-
Terres rares: la Chine renforce ses contrôles à l'exportation de technologies
-
Viols de Mazan: peine alourdie réclamée pour un accusé à la "pensée d'un autre âge"
-
Aonishiki, l'Ukrainien qui fait trembler le monde du sumo japonais

Englouti par les eaux, un Etat est-il voué à être rayé de la carte?
Si la mer engloutit les Maldives ou les Tuvalu, efface-t-elle le pays de la carte et ses citoyens avec? Cette perte inconcevable infligée par le changement climatique représente un écueil inédit pour la communauté internationale et les peuples menacés de perdre jusqu'à leur identité.
"C'est la plus grande tragédie qu'un peuple, qu'un pays, qu'une nation puisse affronter", lance à l'AFP l'ancien président des Maldives Mohamed Nasheed.
Selon les experts climat de l'ONU (Giec), le niveau de la mer a déjà gagné 15 à 25 cm depuis 1900 et la hausse s'accélère, avec un rythme encore plus rapide dans certaines zones tropicales.
Ainsi, si la hausse des émissions se poursuivait, les océans pourraient gagner près d'un mètre supplémentaire autour des îles du Pacifique et de l'océan Indien d'ici la fin du siècle.
Cela reste certes en-dessous du point culminant des petits Etats insulaires les plus plats mais la montée des eaux va s'accompagner d'une multiplication des tempêtes et des vagues-submersions: l'eau et la terre seront contaminées par le sel, rendant nombre d'atolls inhabitables bien avant d'être recouverts par la mer.
Selon une étude citée par le Giec, cinq Etats (les Maldives, les Tuvalu, les Iles Marshall, Nauru et Kiribati) risquent ainsi de devenir inhabitables d'ici 2100, créant 600.000 réfugiés climatiques apatrides.
- "Fiction légale" -
Une situation inédite. Des Etats ont bien sûr été rasés de la carte par des guerres. Mais "nous n'avons jamais vu un Etat perdre complètement son territoire en raison d'un événement physique comme la montée de l'océan", note Sumudu Atapattu, de l'université de Wisconsin-Madison.
Or la Convention de Montevideo de 1933 sur les droits et les devoirs des Etats, référence en la matière, est claire: un Etat est constitué d'un territoire défini, d'une population permanente, d'un gouvernement et de la capacité à interagir avec d'autres Etats.
Alors si le territoire est englouti, ou que plus personne ne peut vivre sur ce qu'il en reste, au moins un des critères tombe.
Mais "le concept d'Etat est une fiction légale créée pour les besoins du droit international. Alors nous pourrions créer une nouvelle fiction pour inclure ces Etats déterritorialisés", plaide Sumudu Atapattu.
C'est d'ailleurs l'idée derrière l'initiative "Rising Nations" lancée en septembre par plusieurs gouvernements du Pacifique: "Convaincre les membres de l'ONU de reconnaître notre nation, même si nous sommes submergés par les eaux, parce que c'est notre identité", expliquait à l'AFP le Premier ministre des Tuvalu Kausea Natano.
Certains réfléchissent déjà au mode d'emploi de ces Etats-Nations 2.0. "Vous pourriez avoir le territoire quelque part, la population ailleurs et le gouvernement à un troisième endroit", explique à l'AFP Kamal Amakrane, directeur du Centre pour la mobilité climatique à l'Université Columbia.
Cela nécessiterait d'abord une "déclaration politique" de l'ONU, puis un "traité" entre l'Etat menacé et un "Etat hôte", prêt à accueillir le gouvernement en exil dans une sorte d'ambassade permanente et sa population qui aurait alors une double nationalité.
L'ancien responsable onusien attire aussi l'attention sur une ambiguïté de la Convention de Montevideo: "Quand on parle de territoire, est-ce la terre ferme ou un territoire maritime?".
- "Des humains ingénieux" -
Grâce à ses 33 îles éparpillées sur 3,5 millions de km2 dans le Pacifique, Kiribati, minuscule en termes de surface terrestre, possède l'une des zones économiques exclusives (ZEE) les plus grandes au monde.
Si cette souveraineté maritime était préservée, alors un Etat ne disparaitrait pas, assurent certains experts.
Alors que certains îlots sont déjà engloutis et que les rivages reculent, geler les ZEE permettrait d'abord de préserver l'accès à des ressources capitales.
Dans une déclaration d'août 2021, les membres du Forum des îles du Pacifique, dont Australie et Nouvelle-Zélande, ont d'ailleurs "proclamé" que leurs zones maritimes "continueraient à s'appliquer, sans réduction, nonobstant tout changement physique lié à la hausse du niveau de la mer".
Mais, dans tous les cas, certains n'envisagent tout simplement pas de quitter leur pays menacé.
"Les humains sont ingénieux, ils trouveront des moyens flottants pour continuer à vivre là", affirme Mohamed Nasheed, évoquant des villes flottantes.
Mais ces Etats n'ont pas les ressources pour de tels projets. La question du financement des "pertes et préjudices" causés par les impacts du réchauffement sera d'ailleurs un point brûlant de la COP27 en Egypte en novembre.
Même en défendant "le droit de rester" et de ne pas abandonner sa terre et "son héritage", "il faut toujours un plan B", insiste de son côté Kamal Amakrane.
Dans cette optique, il appelle à lancer "dès que possible" un processus "politique" pour préserver les futurs Etats inhabitables, "pour donner de l'espoir aux populations".
Parce que l'incertitude actuelle "crée de l'amertume et du désarroi, et avec ça, on tue une nation, un peuple".
L.Dubois--BTB