Volkswacht Bodensee - Au G7 Finances, le Canada met l'Ukraine en avant pour envoyer un "message fort"

Euronext
AEX -0.16% 929.57
BEL20 -0.01% 4504.18
PX1 -0.38% 7912.17
ISEQ -0.25% 11345.32
OSEBX 0.22% 1564.91 kr
PSI20 1.75% 7376.68
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK 1.2% 2648.98
N150 -0.27% 3568.67
Au G7 Finances, le Canada met l'Ukraine en avant pour envoyer un "message fort"
Au G7 Finances, le Canada met l'Ukraine en avant pour envoyer un "message fort" / Photo: © AFP

Au G7 Finances, le Canada met l'Ukraine en avant pour envoyer un "message fort"

Le Canada a voulu mardi envoyer un "message fort" au monde en conviant un ministre ukrainien au G7 Finances, dont les membres sont tiraillés sur l'ampleur du soutien à apporter au pays en guerre contre la Russie, et secoués par l'offensive protectionniste de Donald Trump.

Taille du texte:

Hôte cette année de la réunion des argentiers du G7 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie et Canada), le ministre canadien François-Philippe Champagne a invité son homologue ukrainien Sergii Marchenko.

"C'est un vrai message pour le monde (...) un message très fort d'unité du G7 en soutien à l'Ukraine", a expliqué M. Champagne, lors d'une conférence de presse commune avec M. Marchenko.

"C'est un grand honneur pour nous, parce que cela nous permet de mieux communiquer (aux membres du G7) des informations importantes sur la situation sur le terrain, de comprendre comment on peut agir ensemble", a déclaré Sergii Marchenko.

Il a ajouté qu'il allait plaider pour que des "sanctions plus fortes" soient prises à l'encontre de la Russie, afin de pousser Moscou à faire taire les armes.

- "Restaurer la stabilité" -

L'intervention des deux hommes avait tout l'air d'un appel du pied à l'intention de l'exécutif américain, qui a opéré un spectaculaire rapprochement avec Moscou depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump.

Les pays européens ont poussé dans la même direction mardi.

L'Union européenne (UE) a adopté un 17e paquet de sanctions contre Moscou et dit espérer une "réaction forte" de l'exécutif américain si Moscou campe sur sa position.

Pour les Européens, une des priorités du G7 Finances au Canada sera de faire en sorte que la délégation américaine accepte d'afficher un soutien sans équivoque à l'Ukraine dans le texte final issu de cette réunion, sur lequel travaille la présidence canadienne.

"Nous devons envoyer un signal clair indiquant que le G7 reste fermement aux côtés de l'Ukraine", a estimé le vice-chancelier et ministre allemand des Finances Lars Klingbeil, avant d'arriver au Canada.

"Nous ne pourrons pas accepter un langage qui serait complètement édulcoré", a fait savoir de son côté le ministère français de l'Economie.

Le G7 Finances se tient jusqu'à jeudi au sein des Rocheuses canadiennes, dans l'écrin du parc national de Banff (ouest), et dans un paysage économique bouleversé par les nouveaux droits de douane de Donald Trump, faisant craindre un ralentissement généralisé.

Le ministre canadien des Finances a mis en avant mardi la nécessité de "restaurer la stabilité et la croissance".

- "Tendre la main" -

Les membres du G7 cherchent à convaincre l'administration Trump de revenir complètement sur ses droits de douane et devraient se presser à Banff autour de son ministre Scott Bessent.

Tokyo a indiqué à l'AFP que la délégation japonaise se tenait prête à échanger avec lui sur "plusieurs problématiques entre les deux pays, y compris le taux de change" entre dollar et yen.

"Les différends commerciaux actuels doivent être réglés le plus rapidement possible dans l'intérêt de tous", a plaidé de son côté le ministre allemand des Finances, soulignant que l'UE continuait de "tendre la main" aux Américains.

Scott Bessent, secrétaire américain au Trésor, a semblé, à plusieurs reprises, adoucir les positions de Donald Trump. Il a aussi récemment négocié avec Pékin une détente après que les droits de douane eurent atteint un niveau exorbitant des deux côtés.

Au sein du gouvernement Trump, "il a montré qu'il pouvait être la figure raisonnable", note Carl Weinberg, chef économiste au cabinet d'analyses High Frequency Economics.

Le ministre reste toutefois "sous pression pour dérouler les promesses" du président, ajoute-t-il.

L.Maurer--VB