
-
Une étude révèle que la pomme de terre descend de la tomate
-
Inquiets pour leur avenir, les Français se ruent sur l'assurance vie
-
LGV Sud-Ouest: des collectivités poussent pour le maintien du financement du projet
-
"107 jours": Kamala Harris va raconter dans un livre sa campagne express de 2024
-
Plus d'un Français sur cinq jette des déchets sur l'autoroute, selon une étude
-
Safran choisit la France pour une nouvelle usine de freins carbone
-
Malformation de leur enfant: une famille perd son procès contre Bayer
-
Moins d'eau et moins de "clim": comment l'hôtellerie teste la sobriété
-
L'envoyé de Trump rencontre Netanyahu, Israël face à des critiques accrues
-
Le taux du Livret A baisse à 1,7% le 1er août
-
Les léopards de mer "chantent" des comptines
-
La Bourse de Paris termine dans le rouge, minée par les résultats d'entreprises
-
Grand test pour Trump à quelques heures de l'entrée en vigueur des droits de douane
-
Tour de France femmes: Maeva Squiban remporte la 6e étape, Le Court reste en jaune
-
Trop tôt ? Les performances de Yu Zidi, 12 ans, divisent aux Mondiaux de natation
-
Corse: un accident de petit train touristique fait 18 blessés dont 4 graves
-
Les 35e nuits des étoiles à la découverte des océans du ciel
-
Trump et ses taxes douanières, cailloux dans les santiags en autruche "made in USA"
-
Tour de France: alerte sur la maigreur des coureuses et leur santé
-
Feux de forêts: des rejets dans l'atmosphère particulièrement élevés depuis le début de l'été
-
Feux de forêt: à la mi-saison estivale, déjà 15.000 hectares brûlés en France
-
Hérault: une assistante d'école maternelle écrouée pour viols et agressions sexuelles
-
Un méga éclair de 829 km, nouveau record mondial validé par l'OMM
-
Le gouvernement portugais envisage de reconnaître l'Etat de Palestine
-
Toujours moins de bébés en France à mi-2025
-
Le gouvernement espagnol "ouvert" à une éventuelle prolongation des centrales nucléaires
-
Wall Street avance, portée par les bons résultats de la tech
-
L'Ukraine rétablit l'indépendance d'instances anticorruption
-
Taxes douanières: les recettes pour les Etats-Unis au premier semestre dépassent le total de 2024
-
La Russie et la Syrie renforcent les liens et vont revoir les accords conclus sous Assad
-
Natation: le Roumain David Popovici champion du monde du 100 m nage libre, Grousset 7e
-
Mondiaux d'escrime: les Bleus ont fini la saison sur une bonne note
-
L'envoyé de Trump en Israël, Gaza enterre ses morts par dizaines
-
Natation: Léon Marchand champion du monde du 200 m quatre nages pour la troisième fois
-
Trump défend ses droits de douane à la veille de la date butoir
-
L'envoyé de Trump attendu en Israël, Gaza enterre ses morts par dizaines
-
En Afghanistan, afflux de candidatures à un emploi au Qatar
-
Un jihadiste suédois de l'EI condamné à perpétuité pour l'assassinat d'un pilote jordanien brûlé vif
-
Pluies à Pékin: 44 morts, les autorités admettent des "failles"
-
Le chef de la diplomatie syrienne dit vouloir la Russie aux "côtés" de la Syrie
-
Zone euro: le chômage stable en juin, à 6,2% (Eurostat)
-
Trump annonce de nouveaux droits de douane à l'approche de la date limite des négociations
-
ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre
-
La Bourse de Paris en hausse, entre Fed et résultats d'entreprises
-
Séoul conclut un accord in extremis sur les droits de douane avec Washington
-
De Tiktok à Instagram, le Vatican encourage les "missionnaires numériques"
-
Des adolescents soupçonnés de terrorisme, happés dans l'engrenage de vidéos "ultra violentes"
-
Les Bourses européennes ouvrent sans élan
-
Le Canada a l'intention de reconnaître l'Etat de Palestine, Israël condamne
-
Ukraine: une attaque de missiles et de drones russes fait au moins six morts à Kiev

Depuis leur base antarctique, la douloureuse impuissance de scientifiques ukrainiens
Mesurer, observer, analyser... Faire leur travail de scientifique "du mieux possible". Parce qu'ils ne peuvent guère faire autre chose, parce que c'est leur "façon de participer". Pour une douzaine d'Ukrainiens en poste sur la base antarctique de Vernadsky, le froid mord moins que l'impuissance, à 15.000 km de leur pays en guerre.
"Au début, nous n'avons pas pu dormir pendant plusieurs jours, à tout moment on essayait de suivre les nouvelles de nos villes respectives. Maintenant on vérifie au moindre temps libre", raconte Anastasiia Chyhareva, météorologiste de 26 ans, dans des messages à l'AFP depuis la base ukrainienne.
Située sur l'île de Galindez, à 1.200 km de la pointe de la Terre de feu argentine, la base cédée en 1996 par la Grande-Bretagne est occupée à l'année par une douzaine de personnes. En cet automne austral la température varie entre -3 et +1 degrés, mais peut descendre en dessous de -20 en hiver.
Leur quotidien : observations météo, géophysique, géologique, biologique, quand le temps le permet car l'équipe peut parfois être confinée tout une journée par une tempête de neige. Et depuis un mois, une sorte "d'effort de guerre" à distance.
"Ma première impression (de la guerre), c'était des choses se passant dans un autre univers, pas notre monde à nous. Mais ma femme à Kharkiv (est) a entendu et senti l'impact de missiles dix minutes après que Poutine a commencé cette guerre stupide et criminelle. Ca m'a mis en un instant au coeur du sujet", raconte Oleksandr Koslokov, géophysicien.
- Angoisse et fierté -
"Je n'ai pas eu le temps de réfléchir, d'être démoralisé. Il fallait que j'aide et conseille ma famille, pour survivre et s'échapper de ma ville, à 40 km de la frontière russe, avant qu'elle ne devienne un enfer de flammes. Tout ce que je pensais ou faisais était subordonné à cet objectif". Sa famille a réussi à gagner l'Allemagne.
Sorties de travail quotidiennes, dimanches libres, dîners soignés tous ensemble les samedis soirs: la vie, entre bribes d'informations de guerre, continue mais "forcément moins festive" à la base, qui porte le nom d'un géochimiste du 20e siècle d'origines russe et ukrainienne.
Entre deux messages rageurs sur Vladimir Poutine, tous, comme Artem Dzhulai, biologiste de 34 ans, le disent : "c'est dur d'être si loin de ma famille et de ne pas pouvoir les soutenir".
"Il y a toute la gamme des émotions ici", résume Oksana Savenko, qui étudie les baleines à bosse. "La tristesse et l'angoisse pour nos parents et amis, mais aussi un gros moral et une fierté de notre armée et notre peuple qui luttent courageusement pour leur droit de vivre dans un pays libre".
"On se lève a 02H00, 07H00 en Ukraine, pour savoir comment s'est passée leur nuit. Je ne peux pas commencer à travailler avant de voir un message de ma famille disant que tout est OK", raconte Anastasiia.
Ici un conseil pratique, là un soutien moral, des dons à l'armée ukrainienne, une signature de pétition, l'enregistrement de cours en ligne pour "distraire des enfants ukrainiens"... les scientifiques se sont creusés la tête pour essayer d'aider. Quitte à réaliser que leur mission est peut-être simplement... de continuer à l'assurer.
"On essaie de faire notre travail scientifique du mieux qu'on peut. C'est notre effort de guerre à nous", avance Anastasiia.
- Revoir l'Ukraine -
"Les Ukrainiens tiennent, s'entraident, aident notre armée. Je suis fier d'eux. Alors j’essaie d'être fort pour eux, pour mon pays. J'essaie de bien faire mon boulot", appuie un autre scientifique, qui souhaite l'anonymat.
La distance qui ajoute à l'impuissance leur fait souligner l'importance d'aider l'Ukraine. Comme Artem, encore amer de "l'indifférence des pays démocratiques" sur la Crimée annexée par la Russie en 2014. "Ils pensaient que la souffrance d'autres ne les affecterait pas directement (...) mais tout ceci peut changer si ce Mal n'est pas stoppé". "Ne vous lassez pas de l'Ukraine !" supplie Anastasiia.
Courant avril, l'équipe sera relevée, après son année écoulée. L'avenir est incertain pour les partants, même si comme Anastasiia beaucoup veulent "aller en Ukraine dès que possible". Mais après ? "Je n'ai pas de réel projet. Je n'arrive pas à m'imaginer quoi faire les mois à venir".
"Mon université à Kharkiv, l'institut de recherche où je travaillais, ont été détruits", raconte Oleksandr. "Il va falloir que je décide ce que je fais après avoir rejoint ma famille en Allemagne. Peut-être essayer de continuer mon travail de scientifique en Europe ou en Amérique dans un premier temps...? On verra avec le temps".
Y.Bouchard--BTB