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Badinter et la peine de mort: une "passion militante" née d'un échec
Le 28 novembre 1972, l'avocat Robert Badinter assiste à l'exécution d'un client qu'il n'a pas réussi à sauver de la guillotine.
Ce jour-là débute son combat passionné pour l'abolition de la peine de mort, qu'il fait voter neuf ans plus tard, le 30 septembre 1981, comme ministre de la Justice.
- Le choc Bontems -
Lorsque son confrère Philippe Lemaire le sollicite pour défendre avec lui Roger Bontems, Robert Badinter est un brillant avocat d'affaires, qui ne plaide qu'occasionnellement aux assises.
En septembre 1971, Roger Bontems et Claude Buffet, détenus à la centrale de Clairvaux (Aube), ont pris en otage une infirmière et un surveillant, retrouvés égorgés après l'assaut des forces de l'ordre. A la fin du procès, la cour d'assises juge Buffet coupable des deux meurtres et Bontems complice, et les condamne tous les deux à mort.
La grâce que Bontems a espérée jusqu'à la dernière minute est rejetée par le président Georges Pompidou et au matin du 28 novembre 1972, Robert Badinter assiste à son exécution dans la cour de la prison parisienne de la Santé.
Ce moment marque un tournant dans sa vie. "J'étais passé de la conviction intellectuelle à la passion militante", écrira-t-il.
Il a raconté la révolte et la culpabilité ressenties dans ses livres "L'Exécution" (1973), "L'Abolition" (2000), et dans de nombreux entretiens.
"Les jurés ont dit +il n'a pas tué+, ils l'ont condamné à mort et il a été exécuté. A partir de ce moment-là (...), j'ai dit que tant que je vivrais, je combattrais la peine de mort".
- Patrick Henry -
Moins de cinq ans plus tard, Robert Badinter est de retour devant les assises de l'Aube pour défendre Patrick Henry, jugé pour l'enlèvement et le meurtre du petit Philippe Bertrand, sept ans, qui ont soulevé une émotion considérable dans le pays. "La France a peur", lançait le présentateur du JT Roger Gicquel au soir de la découverte du cadavre de l'enfant.
Dans sa plaidoirie, en janvier 1977 à Troyes, Robert Badinter mêle la ferveur humaniste aux arguments sur l'absence de valeur dissuasive de la peine capitale, qui a été requise par le ministère public.
Il en appelle aux jurés. "Si vous votez comme M. l'avocat général vous le demande (...), vos enfants sauront que vous avez un jour condamné à mort un jeune homme. Et vous verrez leur regard!".
Lorsque Patrick Henry est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, Robert Badinter reçoit de nombreuses lettres d'insultes et de menaces. Mais, jusqu'en 1980, il retourne cinq fois plaider pour des hommes déjà condamnés à mort, rejugés après cassation. Et à chaque fois, il sauve leur tête.
- "Demain, vous voterez l'abolition" -
Devenu ministre de la Justice en 1981, à l'arrivée de la gauche au pouvoir, Robert Badinter porte le projet de loi d'abolition mettant en œuvre une promesse de campagne du président François Mitterrand.
"Demain, grâce à vous, la justice française ne sera plus une justice qui tue (...). Demain, vous voterez l'abolition de la peine de mort", déclare-t-il devant l'Assemblée nationale le 17 septembre 1981, dans un discours enflammé de plus de deux heures.
Le projet de loi est adopté le lendemain par les députés, et le 30 septembre par les sénateurs. La loi "portant abolition de la peine de mort" est promulguée le 9 octobre 1981.
"Nul ne peut être condamné à la peine de mort": 25 ans plus tard, le 19 février 2007, l'abolition est inscrite dans la Constitution par le Parlement réuni en Congrès à Versailles.
"La peine de mort est vouée à disparaître de ce monde comme la torture, parce qu'elle est une honte pour l'humanité", déclare Robert Badinter, très ému.
G.Haefliger--VB