Volkswacht Bodensee - "Petite fille au napalm" : AP continuera de créditer son photographe, des questions demeurent

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"Petite fille au napalm" : AP continuera de créditer son photographe, des questions demeurent
"Petite fille au napalm" : AP continuera de créditer son photographe, des questions demeurent / Photo: © AFP

"Petite fille au napalm" : AP continuera de créditer son photographe, des questions demeurent

L'agence de presse américaine Associated Press a annoncé mardi qu'elle continuerait de créditer l'un de ses photographes pour la célèbre image de la "petite fille au napalm" durant la guerre du Vietnam, même si des "questions importantes" persistent après la sortie d'un documentaire accusateur.

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La photo en noir et blanc de cette petite fille vietnamienne gravement brûlée, courant nue sur une route après un bombardement au napalm à Trang Bang, dans le sud du pays en 1972, avait contribué à changer la perception mondiale de cette guerre et demeure plus de 50 ans plus tard un symbole de ses horreurs.

Le photographe américano-vietnamien d'AP, Huynh Cong Ut, plus connu sous le nom de Nick Ut, avait reçu un prix Pulitzer et un prix World Press Photo pour cette image emblématique. "La petite fille au napalm", Kim Phuc Phan Thi, devenue canadienne, a continué de témoigner adulte.

Mais en janvier, un documentaire projeté au festival américain de Sundance, "The Stringer", avait attribué la photo à un journaliste pigiste vietnamien, Nguyen Thanh Nghe, interviewé dans le film.

Après une enquête de près d'un an, l'agence de presse a publié mardi un rapport de 97 pages et conclut qu'"il n'y a pas de preuve définitive, selon (ses) standards, pour modifier le crédit de cette photo de 53 ans".

- "Possible" -

"L'analyse visuelle approfondie d'AP, des entretiens avec les témoins et l'examen de toutes les photos disponibles prises le 8 juin 1972 montrent qu'il est possible qu'Ut ait pris cette photo. Aucun de ces éléments ne prouve que quelqu'un d'autre l'a fait", indique un communiqué de l'agence de presse.

Mais "notre enquête soulève des questions importantes, auxquelles nous ne pourrons peut-être jamais répondre", car "cinquante ans ont passé, de nombreuses personnes impliquées sont mortes et la technologie a ses limites", ajoute AP.

L'agence note par exemple qu'il est "probable" d'après son enquête que la photo ait été prise avec un appareil Pentax, tandis que Nick Ut avait affirmé dans plusieurs interviews qu'il travaillait ce jour-là avec deux appareils Leica et deux Nikon.

"L'histoire veut qu'Ut ait pris la photo avec un appareil Leica. L'enquête d'AP a montré que c'était très peu probable. Mais Ut avait aussi l'habitude d'utiliser d'autres appareils, notamment des Pentax hérités de son frère décédé", écrit AP dans son rapport.

Dans le documentaire "The Stringer", Carl Robinson, à l'époque éditeur photo à Saïgon pour AP, assure avoir menti et modifié la légende de l'image sur ordre de son rédacteur en chef, Horst Faas.

"Nick Ut m'a accompagné sur le terrain. Mais ce n'est pas lui qui a pris cette photo... C'est moi.", affirme Nguyen Thanh Nghe dans le film.

"Il n'y a aucune preuve que Nguyen a pris la photo", écrit l'agence américaine dans son rapport, tout en disant "rester ouverte à la possibilité que Ut n'a pas pris cette photo".

E.Burkhard--VB