Volkswacht Bodensee - Mondial de rugby 2023: un juge d'instruction va enquêter sur des escroqueries autour de places VIP

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Mondial de rugby 2023: un juge d'instruction va enquêter sur des escroqueries autour de places VIP
Mondial de rugby 2023: un juge d'instruction va enquêter sur des escroqueries autour de places VIP / Photo: © AFP/Archives

Mondial de rugby 2023: un juge d'instruction va enquêter sur des escroqueries autour de places VIP

Nouveau contentieux judiciaire autour du Mondial-2023 de rugby: un juge parisien va enquêter sur le sensible marché des billets VIP ou "hospitalités", après une plainte du comité d'organisation dénonçant une "escroquerie en bande organisée" de la société gestionnaire du marché.

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Sollicité par l'AFP, le parquet de Paris a indiqué lundi avoir ouvert jeudi une information judiciaire, visant Daimani, plateforme d'achats en ligne de billets dits d'hospitalité, et plus précisément ses structures "Daimani Holding AG, Daimani France, Daimani AG" ainsi que "leurs dirigeants, Andreas Truttenbach, Max Müller, Pascal Portes".

L'Equipe avait annoncé vendredi que le GIP France (comité d'organisation du Mondial-2023 de rugby) et le GIE (groupement d'intérêt économique), liés à la Fédération française de rugby, auraient déposé plainte en septembre pour escroquerie contre ces sociétés.

L'AFP n'a pu en avoir confirmation en l'état, et ni les avocats du GIP et de GIE, ni ceux de Daimani n'ont commenté dans l'immédiat.

Pour gérer les "hospitalités" du Mondial 2023, soit la vente groupée de prestations comprenant la billetterie, les déplacements, la réception et la restauration, le GIE a signé en 2021 un contrat portant sur l'exclusivité de la distribution de ces packages à l'international avec Daimani France, filiale de la société suisse Daimani holding AG.

- "Insolvabilité organisée" -

La décision de confier le marché à cette jeune société aurait été prise, selon L'Equipe, par le contesté ancien directeur général de la Coupe du monde, Claude Atcher.

Selon une décision de justice consultée par l'AFP, Daimani s'était engagée envers le GIE "pour un montant d'achats d'environ 45 millions d'euros, garanti par un engagement personnel de l'actionnaire principal" de Daimani Holding AG.

Toujours de même source, "au 13 juillet 2023, les versements de la société Daimani France s'élevaient à environ 22,7 millions d'euros sur un total d'engagement d'achats porté à environ 50 millions d'euros."

Mais la société a fait faillite juste après la Coupe du monde après avoir raté plusieurs échéances de paiement, sans avoir payé plus de 11 millions d'euros qu'elle devait contractuellement.

La maison mère suisse a été condamnée en janvier 2024 par le tribunal de commerce de Paris à payer au GIE une somme correspondant au montant dû.

D'autant qu'en mai 2025, la cour d'appel de Paris a infirmé la décision pour motifs procéduraux. La somme n'a donc toujours pas été récupérée.

Selon le quotidien sportif, la plainte dénonce une potentielle "insolvabilité organisée".

Le GIP et le GIE feraient eux-même état dans cette plainte d'un préjudice financier de plus de 27 millions d'euros hors taxe, un montant corroboré lundi par le parquet de Paris.

- Issue "incertaine" -

Dans un rapport rendu début avril, la Cour des comptes estime que l'Etat a eu des "défaillances majeures" dans le contrôle de l'organisation du Mondial-2023 de rugby en France, qui a été caractérisée par de nombreux dysfonctionnements et des pertes financières.

La Cour des comptes a pointé en premier lieu la responsabilité du premier directeur général du comité d'organisation, Claude Atcher, celle de la Fédération français de rugby (FFR) et de l'État.

Loin des promesses initiales, l'organisation du Mondial-2023 a engendré de lourdes pertes financières, notamment pour la FFR.

Sur le marché avec Daimani, la Cour des comptes déplorait dans ce rapport que le GIE ait "engagé en décembre 2020 une consultation de gré à gré, sans appel public à candidature, pour accorder l'exclusivité des packages d'hospitalités à l'international qui s'est achevée en mars 2021 par le choix de Daimani France".

"Cette consultation de gré à gré et le choix final qui en est résulté posent question", assurent les magistrats financiers, étrillant dans le détail la manière dont le marché avec Daimani a été passé, géré, et peu contrôlé.

Pour eux, "l'issue du contentieux commercial" désormais engagé avec Daimani "paraît pour le moins incertaine".

Un redressement fiscal et des pénalités de plus de 20 millions d'euros ont par ailleurs été notifiés au GIE, en raison d'une mauvaise application de la TVA sur des packages billet+voyage ou billet+hospitalités.

R.Kloeti--VB