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Au procès Nemmouche, la défense d'un "tortionnaire idéal, trop beau pour être vrai"
"Il leur faut un coupable et celui-ci, c'est l'idéal". Très loin de l'accusation qui a réclamé la perpétuité, l'avocat de Mehdi Nemmouche a tenté jeudi de convaincre la cour d'assises spéciale de Paris qu'il n'avait jamais été geôlier d'otages occidentaux pour le groupe Etat islamique en Syrie.
"La défense de Mehdi Nemmouche a pu surprendre, paraître trop offensive, trop agressive, irrationnelle parfois", concède pour commencer Me Francis Vuillemin.
Sa voix est posée, mais plus pour longtemps. Pendant trois heures de plaidoirie, il va ensuite vociférer quasi-constamment.
D'abord pour s'en prendre à tous les acteurs du procès ou presque (il prend soin d'épargner la cour et la "connaissance parfaite du dossier" de "Monsieur le président"): les parties civiles, qui prennent trop de place et "écrasent la parole de la défense". La presse, venue "au soutien corporatiste de quatre victimes journalistes". L'accusation, "qui dit que la défense fait son cinéma mais a demandé à ce que le procès soit filmé pour les archives historiques".
Sa défense n'est pas "complotiste" comme lui a dit le parquet antiterroriste dans ses réquisitions, mais "totale", scande-t-il.
Assis droit dans le box, attentif, son client, 39 ans, pull gris, coiffé au gel, rasé de près, l'écoute.
Il avait été reconnu par les journalistes français après l'attentat du musée juif de Bruxelles, où tout juste rentré de Syrie, Mehdi Nemmouche avait abattu quatre personnes en mai 2014. Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres avaient eux été libérés un mois plus tôt des geôles de l'EI, après près d'un an de supplice.
Mehdi Nemmouche, déjà condamné à la perpétuité pour l'attentat à Bruxelles, jure qu'il a uniquement combattu, jamais rencontré aucun otage.
Cette reconnaissance par les journalistes français, "à 100%" comme a dit Didier François à l'audience, n'est pas l'unique preuve du dossier mais elle en est la principale. C'est donc ce "récit à l'unité apparente", "construit" par les ex-otages que Me Vuillemin entreprend de démonter.
- "Épanoui" -
Sans scrupule, il les attaque, nommément. "On peut être une vraie victime, qui a souffert là-bas, mais aussi être ridicule et de mauvaise foi", lance d'une voix dure Me Vuillemin au sujet d'un ex-otage espagnol assis dans la salle -il la quittera en cours de plaidoirie.
Côté français, seuls sont venus Pierre Torres et Didier François, ce dernier levant régulièrement les yeux au ciel avec un sourire désabusé à l'écoute des envolées de l'avocat.
Me Vuillemin reprend les auditions de chacun pendant l'enquête, relève toutes les contradictions. Brandit théâtralement, encore et encore, les photos de Medhi Nemmouche, rappelle qu'untel ne l'avait d'abord pas reconnu, avait changé d'avis ensuite.
Pareil pour "la voix", pourtant identifiée "sans l'ombre d'un doute" par les ex-otages français. Au fil de 10 ans d'enquête, on est passé du "soupçon" à la "certitude", via la "perfusion médiatique, qui fait son oeuvre lentement" jusqu'au procès, martèle l'avocat.
Alors, il reste quoi ? "La preuve par Aznavour ?", moque-t-il. Les otages ont raconté que leur geôlier en était fan, et Mehdi Nemmouche a aussi parlé du chanteur aux policiers après son arrestation à Bruxelles en 2014.
"Le fameux Abou Omar n'existe pas, c'est un geôlier virtuel", une "construction kaléidoscopique". Il est "le résultat du mixage de plusieurs geôliers" par des victimes à la "recherche d'un coupable idéal", s'emporte Me Vuillemin.
"Il est le tortionnaire idéal, beaucoup trop beau pour être vrai, sadique à souhait, antisémite jusqu'au bout de la Kalach', mais ayant le sens de la conversation mondaine, et poussant la chansonnette de temps en temps... Mais antisémites, sadiques, ils le sont tous !".
Me Vuillemin arrive au bout de sa plaidoirie. Il parle longuement de la vie de Mehdi Nemmouche en prison, à l'isolement total. Il sait que "c'est fou pour un avocat de dire ça" mais l'incarcération est devenue son "élément naturel", il y est "épanoui" après "une vie de tumulte". Son client lui a même dit -peut-être avec un peu d'ironie- qu'il avait parfois l'impression de "manquer de temps".
L'avocat a terminé. Il n'a pas demandé l'acquittement. "Jugez-le", dit-il simplement.
Le verdict est attendu vendredi en fin de journée.
R.Kloeti--VB