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Sur les lieux des émeutes de Brasilia, Bolsonaro promet de "continuer le combat"
Sur les lieux des émeutes de Brasilia, Bolsonaro promet de "continuer le combat" / Photo: © AFP

Sur les lieux des émeutes de Brasilia, Bolsonaro promet de "continuer le combat"

Tout juste sorti de l'hôpital, l'ex-président brésilien Jair Bolsonaro s'est engagé devant ses partisans à "continuer le combat", lors d'une manifestation mercredi à Brasilia pour réclamer l'amnistie des condamnés pour les émeutes du 8 janvier 2023 dans la capitale.

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Le cortège s'est élancé en milieu d'après-midi pour une "marche pacifique" d'environ trois kilomètres qui s'est achevée dans le calme à proximité du Parlement.

Le lieu n'a rien d'anodin puisque le cortège a débouché non loin de la place des Trois-pouvoirs, où les bâtiments publics avaient été saccagés par des milliers de bolsonaristes une semaine après l'investiture de l'actuel chef de l'Etat de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.

Jair Bolsonaro, 70 ans, est lui-même sous le coup d'un procès pour tentative de coup d'Etat en vue de se maintenir au pouvoir malgré sa défaite électorale face à Lula en octobre 2022.

Sous bonne garde policière, plusieurs milliers de manifestants ont répondu mercredi à son appel, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Beaucoup portaient des t-shirts aux couleurs jaune et vert du Brésil et de l'équipe nationale de football, symbole que s'est accaparé le camp Bolsonaro ces dernières années. Certains brandissaient des pancartes réclamant "Amnistie maintenant !"

"Il ne faut pas perdre espoir, nous allons continuer le combat!", a scandé Jair Bolsonaro, juché sur un camion aux côtés de soutiens, et lui aussi vêtu d'un maillot jaune et vert.

- "Ultime espoir" -

Il a participé à cette manifestation malgré l'avis de ses médecins, après être sorti dimanche de trois semaines d'hospitalisation en raison d'une lourde opération à l'abdomen.

Cette intervention chirurgicale était liée aux séquelles d'un attentat à l'arme blanche en pleine campagne présidentielle en 2018.

Déclaré inéligible jusqu'en 2030 pour ses attaques sans preuves sur la fiabilité du système brésilien d'urnes électroniques, Jair Bolsonaro encourt en outre jusqu'à 40 ans de prison pour tentative de coup d'Etat.

Le parquet l'accuse d'avoir été "leader" d'une conspiration destinée à le faire rester à la tête du Brésil à l'issue de la présidentielle de 2022. La Cour suprême a décidé fin mars qu'il serait jugé au cours d'un procès, dont la date n'est pas encore fixée.

Selon le parquet, les émeutes du 8 janvier ont constitué "l'ultime espoir" des supposés putschistes. Ce jour-là, des milliers de bolsonaristes ont envahi la place des Trois-pouvoirs, un assaut qui a rappelé celui du Capitole à Washington deux ans plus tôt par des partisans de Donald Trump.

Les bâtiments de la Cour suprême, du Parlement et le palais présidentiel ont été vandalisés par les émeutiers, qui réclamaient une intervention militaire pour déloger Lula du pouvoir.

M. Bolsonaro, qui était alors aux Etats-Unis, dénonce une "persécution".

"Ces patriotes (ceux qui ont pris part aux émeutes de 2023, ndlr) ont été injustement incarcérés. Il faut tous les libérer", a déclaré à l'AFP Kleber Rocha, un soudeur de 46 ans venu manifester.

- Rouge à lèvres -

Le parti de l'ex-président tente de faire voter par le Parlement majoritairement conservateur une loi prévoyant "l'amnistie pour tous ceux qui ont participé à des manifestations sur le territoire national" après le 30 octobre 2022, jour du second tour de la présidentielle.

Mais les résistances sont fortes et le texte n'a toujours pas été soumis au vote.

"L'amnistie est du ressort du Parlement", qui "représente la majorité du peuple brésilien", a lancé Jair Bolsonaro durant la marche.

Pour la gauche, ce projet est un subterfuge destiné à offrir une planche de salut à l'ancien chef de l'Etat, même si ce dernier s'en défend.

Près de 500 personnes ont déjà été condamnées pour leur participation aux émeutes de Brasilia, dont 223 à des peines allant de 11 à 17 ans de prison.

La plus connue est Débora Rodrigues, une coiffeuse de 39 ans condamnée mercredi à 14 ans de privation de liberté pour avoir tagué au rouge à lèvres une statue représentant la Justice devant la Cour suprême.

Elle est devenue le symbole de la campagne bolsonariste pour l'amnistie. Mercredi, des manifestants brandissaient des faux tubes de rouge à lèvres géants en hommage à "Débora".

L.Meier--VB