-
Face à l'extrême-droite, Londres annonce une vaste réforme pour dissuader les migrants
-
Foot: la sélection palestinienne "en mission" pour la paix à Bilbao
-
Rugby: sans briller, la France remet la marche avant contre les Fidji
-
Masters ATP: Sinner-Alcaraz, la finale logique et rêvée
-
Le siège de RMC BFM à Paris évacué pendant deux heures après une alerte à la bombe
-
Rugby: l'Angleterre irrésistible face à la Nouvelle-Zélande
-
Droits de douane: le Brésil salue le revirement américain, mais veut plus
-
MotoGP: Alex Marquez remporte le sprint à Valence, les Français dans le Top 10
-
A Béziers, des milliers de viticulteurs demandent "d'agir vite" face à leur détresse
-
Masters ATP: Jannik Sinner en finale pour la 3e année consécutive
-
Sheila: "Dans ma tête, j'ai 20 ans et des projets à la pelle !"
-
Rugby: réduite à 14, l'Afrique du Sud écoeure l'Italie
-
Ski: Mikaela Shiffrin en démonstration à Levi
-
Washington insiste sur la sortie des Russes de la compagnie pétrolière serbe NIS et maintient les sanctions (ministre)
-
Verdun: messe à huis clos en hommage à Pétain
-
Asim Munir, maréchal et homme fort du Pakistan, désormais armé d'une immunité à vie
-
Skate America: Tomono en tête devant Aymoz après le programme court
-
Coup d'envoi des courses qualificatives au Prix d'Amérique
-
Rugby: un choc Angleterre - Nouvelle-Zélande, France et Australie au rattrapage
-
Ski: Clément Noël lance son hiver olympique à Levi
-
NBA: Les Warriors dominent les Spurs avec 49 points de Curry
-
Argentine: plus de 20 blessés dans une forte explosion au sud de Buenos Aires
-
A Belem, une grande marche pour le climat et des petits pas pour les négociateurs
-
Trump veut réclamer jusqu'à 5 milliards de dollars à la BBC
-
Affaire Epstein: Trump contre-attaque et rompt avec une alliée emblématique
-
Mondial-2026: avec un match nul en Pologne, les Pays-Bas ont un pied en Amérique
-
Mondial-2026: Woltemade voit double pour l'Allemagne, finale de groupe contre la Slovaquie
-
Mondial-2026: la Croatie qualifiée en battant les Iles Féroé
-
Masters ATP: Sinner enchaîne, Auger-Aliassime écoeure Zverev
-
Wall Street sans direction claire à l'issue d'une semaine mouvementée
-
Des milliers de soignants temporairement privés de logiciel suite à une cyberattaque
-
Suède : trois personnes meurent percutées par un bus à Stockholm
-
Emmanuel Macron appelle à "assumer une politique de protection de notre industrie"
-
Le ciel américain retrouve un niveau de vols quasi normal
-
Trempés sous leurs tentes, des Gazaouis affrontent la pluie hivernale
-
Foot: l'Argentine avec un but de Messi s'impose en Angola
-
Des manifestants autochtones perturbent de nouveau la COP30 en Amazonie
-
Marseille horrifiée après l'assassinat d'un 2e frère d'un écologiste engagé contre le narcobanditisme
-
Le roi Charles III fête ses 77 ans, déterminé à assumer ses fonctions malgré son cancer
-
Après Shein, le gouvernement signale six nouvelles plateformes à la justice
-
Equipe de France: Deschamps, les chantiers de l'Atlantique
-
Sébastien Lecornu donne des gages aux départements sur le budget et le social
-
La Bourse de Paris en baisse plombée par l'incertitude autour de la Fed
-
Suède : plusieurs personnes meurent percutées par un bus à Stockholm
-
Ecotrain, petit train de la ruralité, fait un arrêt devant l'Elysée
-
Masters ATP: Sinner reçu trois sur trois
-
Affaire Epstein: Trump accuse les démocrates de promouvoir une "supercherie"
-
L'incertitude sur l'économie américaine pousse les Bourses mondiales dans le rouge
-
Le roi Charles III fête ses 77 ans, déterminé à travailler malgré son cancer
-
Des manifestants autochtones perturbent de nouveau la COP30
"Je l'ai tuée. Et puis voilà": le procès du meurtre de Lola s'est ouvert
"Je l'ai ramenée avec moi, je l'ai scotchée, je l'ai tuée. Et puis voilà". Visage impassible, Dahbia Benkired écoute sans ciller le rappel de ses aveux glaçants et le récit insoutenable de ce 14 octobre 2022, devant les assises de Paris qui la jugent depuis vendredi pour avoir violé, torturé et tué Lola, 12 ans.
Ce crime avait déclenché l'effroi et une tempête politique: cette ressortissante algérienne aujourd'hui âgée de 27 ans, était sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) au moment de ce crime commis dans l'appartement de sa soeur dans le XIXe arrondissement de Paris.
Visage empâté par rapport aux photos de l'époque, d'une voix monocorde, elle dit "pardon à toute la famille" de Lola Daviet, dont les parents étaient gardiens de l'immeuble. "C'est horrible ce que j'ai fait. Je le regrette."
Il en faudra plus. Durant les six jours de procès jusqu'au verdict le 24 octobre, les proches attendront une réponse à cette question: pourquoi?
- La vérité demandée, sans haine ni colère -
Le frère de Lola, Thibaut, s'adresse directement à l'accusée sans réaction: "Au nom de toute la famille", y compris le père, Johan Daviet décédé "à cause de la même personne" en 2024, "on voudrait que vous disiez toute la vérité et rien que la vérité, à toute la France et à nous", dit-il d'une voix vierge de haine ou de colère.
Les yeux rougis, ils se serrent, s'agrippent par la main, la bouche parfois entrouverte comme pour happer l'air, secoués par les sanglots. Ils sont vêtus d'un T-shirt blanc, avec le dessin d'une enfant souriante, les yeux immenses, cheveux blonds noués en queue de cheval, et cette inscription: "Tu étais le soleil de nos vies, tu seras l'étoile de nos nuits".
Dahbia Benkired n'a jamais clairement expliqué son mobile, évoquant un passe d'ascenseur refusé par la mère de Lola, un fantôme ou l'influence de djinns...
Vers 16H40 ce jour d'automne, elle était filmée dans le hall d'entrée, chargée d'une imposante malle. Une heure et demie plus tôt, elle avait abordé Lola Daviet, 12 ans, la fille du gardien de l'immeuble, de retour du collège.
Entre les deux, Dahbia Benkired a contraint la fillette terrorisée à la suivre dans l'appartement, lui a imposé des actes sexuels, l'a torturée. Enroulée d'adhésif, y compris sur l'ensemble du visage, la jeune Lola est morte asphyxiée. L'accusée avait alors placé son corps dans une malle, avant de fuir. Elle sera ensuite interpellée.
- Cannabis et prostitution -
Dans une chronologie de vie confuse et parfois incohérente, elle décrit une jeunesse déstructurée au sein d'une famille dysfonctionnelle, passée entre Algérie et France. Elle évoque des violences sexuelles dont elle aurait été victime, commises par un voisin à 14 ans ou "des hommes qui venaient chez ses tantes" en Algérie, avant son retour en France en 2013. Elle évoque aussi la violence d'un père.
Et puis, en France, il y eut l'absence de domicile fixe, les petits boulots précaires et la prostitution, à l'instigation, notamment, d'un petit ami dealer qui ramenait son cannabis dans sa chambre et qu'elle consommait, raconte-t-elle: "Vingt joints par jour, ça me faisait du bien". Après un arrêt, elle avait recommencé à fumer massivement la semaine avant le crime, affirme-t-elle.
Les émotions transparaissent rarement, même si un sourire se dessine quand est évoqué son premier emploi après son CAP restauration ou qu'un rire est réprimé à la lecture d'une déposition d'une de ses deux soeurs, évoquant leur enfance.
Selon les experts, qui ont relevé des "conduites manipulatoires", l'accusée ne souffre pas de "pathologie psychiatrique majeure". La mort de sa mère fut un "point de bascule", comme le suggère l'enquête? Dahbia Benkired acquiesce mais a oublié la date, le 9 septembre 2020.
- "Que la justice soit rendue pour ma fille" -
Quand elle n'entend ou ne comprend pas, elle fait répéter. Sa soeur l'a décrite comme la "mauvaise graine" de la famille. "C'est quoi +mauvaise graine+?". Et qu'est-ce que cette vie d'"errance" évoquée par le président ?
Avant le procès, le collectif identitaire Nemesis a déployé devant le Palais de justice une banderole "OQTF non appliquées. Je ne veux pas être la prochaine". Un groupe de la même mouvance, Les Natifs, s'est filmé taguant un trottoir proche: "L'immigration tue nos femmes, nos mères et nos sœurs".
En 2022, le parti d'Eric Zemmour avait dénoncé un "francocide" et organisé une manifestation. La famille de l'adolescente avait alors réclamé qu'on n'utilise plus son nom. A la barre vendredi, Delphine Daviet a juste dit: "J'attends que la justice soit faite", qu'elle "soit rendue pour ma fille Lola".
B.Baumann--VB