
-
L'ONU déclare la famine à Gaza
-
Cybercriminalité en Afrique: plus de 1.200 arrestations dans une vaste opération (Interpol)
-
Sri Lanka: arrestation de l'ex-président Ranil Wickremesinghe
-
En Côte d'Ivoire, le dodgeball un sport méconnu qui favorise la cohésion sociale
-
Nouvelle action d'Extinction Rebellion contre des institutions financières à Oslo
-
Sans exception sur les droits de douane, les importateurs américains de vin dans l'expectative
-
Des vertiges à la mort, l'ONU appelle à protéger les travailleurs des chaleurs extrêmes
-
Kim Jong Un décore ses soldats déployés en soutien de la Russie contre l'Ukraine
-
Attachez vos ceintures: comment le changement climatique augmente les turbulences
-
Sous un ciel parsemé de drones, des robots pour aider les médecins militaires ukrainiens
-
Le Texas et la Californie abattent leurs cartes électorales pour 2026
-
Meta va dépenser plus de 10 milliards de dollars chez Google en services de cloud
-
Au Kenya, des chasseurs-cueilleurs expulsés de leurs forêts ancestrales
-
US Open: duel pour le trône entre le roi Sinner et son dauphin Alcaraz
-
Japon: une ville veut limiter à deux heures l'utilisation des smartphones
-
Colombie: l'armée déployée après deux attaques qui ont fait au moins 18 morts
-
Thaksin, figure de la politique thaïlandaise, acquitté du crime de lèse-majesté
-
Thaksin, éternel agitateur de la politique thaïlandaise
-
La demande de libération conditionnelle d'Erik Menendez rejetée, mauvais signe pour son frère Lyle
-
Mondial de rugby: les Bleues rêvent d'atteindre enfin la finale
-
Ligue 1: Chevalier doit encore convaincre au PSG, sous les yeux de Donnarumma
-
Thaksin, éternel agitateur de la politique thaïlandaise, acquitté pour crime de lèse-majesté
-
Gauche: après l'appel à l'union de Tondelier, la réponse de Mélenchon
-
Entre assurance aux marchés et pressions de Trump, le président de la Fed sur un fil à Jackson Hole
-
La Colombie endeuillée par deux attaques qui ont fait au moins 14 morts
-
Lil Nas X arrêté défilant dans les rues de Los Angeles en slip et santiags (médias)
-
Colombie: cinq morts et 36 blessés dans un attentat au camion piégé près d'une base aérienne
-
Mèmes, majuscules, trolling: le gouverneur de Californie s'attaque à Trump en reprenant ses codes
-
Des "centaines de milliers" de données de clients d'Auchan ont été piratées
-
Ligue Conférence: Strasbourg et Brondby dos à dos (0-0)
-
Wall Street termine en baisse, retient son souffle avant Jackson Hole
-
Liban: les camps palestiniens entament leur désarmement
-
Trump obtient une victoire judiciaire en échappant à une très lourde amende
-
Gaza: Netanyahu ordonne des négociations pour libérer les otages, l'armée pilonne Gaza-ville
-
Désaffection pour le Livret A en juillet
-
US Open: les principales têtes d'affiche épargnées au premier tour
-
Les spiritueux entrainent la Bourse de Paris dans le rouge à la clôture
-
Mort de Jean Pormanove: l'autopsie exclut "l'intervention d'un tiers"
-
Cyclisme: le Danois Jonas Vingegaard renonce aux Mondiaux au Rwanda
-
Le Royaume-Uni enregistre un nombre record de demandes d'asile
-
Droits de douane américains sur le vin: les exportateurs français déçus mais pas résignés
-
Copa Sudamericana: une vingtaine de blessés et plus de 100 arrestations lors d'un match en Argentine
-
Une requête à Gemini consomme moins d'énergie que regarder 9 secondes de télé, affirme Google
-
Incendies: plus d'un million d'hectares brûlés dans l'UE depuis début 2025, un record
-
Wall Street poursuit sa baisse, entre aversion au risque et craintes économiques
-
Le train reste majoritairement plus cher que l'avion pour les trajets européens, selon Greenpeace
-
Droits de douane américains: voitures à 15%, pas d’exemptions pour le vin européen
-
Eboulement mortel en Haute-Savoie: la roche reste instable, opérations de sécurisation en cours
-
Porsche va licencier la majorité des employés de sa filiale de batterie, selon les syndicats
-
Sabotage du gazoduc Nord Stream : un suspect ukrainien arrêté en Italie

Antioche en ruines: le pari d'une renaissance pierre par pierre
Au pinceau noir, d'une écriture maladroite, le vieux prêtre a tracé une mise en garde sur les murs lézardés de sa bicoque: "12 enfants sont nés ici! Ne touchez pas à cette maison".
Vahit Baklaci, 82 ans, repasse chaque jour dans sa maison natale au coeur du vieil Antakya, sens dessus dessous depuis le séisme du 6 février qui a ravagé le sud de la Turquie et la Syrie, faisant au moins 55.000 morts.
Mais l'ancienne Antioche, à un jet de pierre de la Syrie, n'est pas n'importe quelle localité, insiste le vieux prélat.
"Antakya existe depuis des milliers d'années. Regardez: deux mosquées qui dataient des débuts de l'Islam, détruites toutes deux. Et là, deux églises vieilles de 2.000 ans, de l'époque de Jésus... détruites aussi: c'est pour ça qu'il faut faire attention à ces lieux".
Avant le désastre, le ministère turc de la Culture avait classé 719 bâtiments.
Quand les pelleteuses sont entrées en action, d'abord pour trouver les corps, puis pour déblayer les décombres, il a fait placarder des avis pour protéger ceux qui tiennent encore debout: "ne pas toucher sans autorisation".
Une représentante du ministère, debout dans la poussière en gilet fluo et casque de chantier, veille au respect de la consigne.
"Si c'est trop abîmé, on ne peut rien faire. Mais quand c'est possible on démolit pierre par pierre", indique-t-elle sous couvert d'anonymat.
Six équipes comme la sienne patrouillent la vieille ville. "On en a eu une cinquantaine au début", précise-t-elle.
- Tuiles de Marseille -
Les pierres sauvegardées sont stockées sur un site réservé au nord d'Antakya, triées, classées et numérotées pour une restauration future.
Parler d'avenir dans cette ville en ruines, où l'on marche sur les toits de tuiles effondrés, enjambe des clochers, contourne des minarets couchés et croise des escaliers qui montent au ciel relève du pari.
Accablé, Gokhan Ergin ramasse une des tuiles orange qui jonchent le sol.
Fabriquées à Marseille, dans le sud de la France, elles ont été importées en grande quantité par les Ottomans puis par les Français, du temps du mandat au début du XXe siècle.
"Nous sommes sur les premiers lieux d'habitation de la ville. Ces belles maisons abritaient des hôtels de charme et des restaurants", indique cet architecte qui a assuré la restauration de nombre d'entre elles et en connaît les mystères, des portes peintes en bleu pour dissuader les scorpions aux immortelles sculptées au-dessus des arches d'entrée.
"C'est comme quand on trouve une oeuvre d'art, on l'inventorie pour la protéger dans un musée. Il faut faire la même chose ici: ces bâtiments sont de la même importance. Ce n'est pas seulement de la terre et de la pierre", plaide le quadragénaire.
"C'est l'histoire vivante ici".
Gokhan Ergin signale les plus vieilles bâtisses qui ont bien mieux résisté aux secousses successives de février: parce que les madriers et le bois insérés entre les structures de briques en terre, pour l'élasticité, ont permis d'encaisser le choc, explique-t-il.
- "Restauration plastique" -
Celles qui ont été endommagées ont souvent été victimes de l'effondrement de leurs voisines, mal restaurées, assure-t-il.
Les siennes, montre-t-il avec fierté, ont encore leurs fenêtres et leurs vitrages presque intacts.
Croisée sur l'avenue de Kurtulus, l'artère principale d'Antakya, anciennement rue Hérode où siègent la synagogue et la plus vieille mosquée de la région, Habib-i Nejjar, construite sur un ancien temple païen transformé en église au temps des premiers chrétiens, une équipe de l'université technique d'Istanbul procède à ses propres relevés.
Pour Umut Almaç, professeur d'architecture du département de restauration, au moins huit cents bâtiments supplémentaires auraient mérité d'être protégés.
"C'est le problème de la région, il y a tellement de bâtiments qui devraient être enregistrés", lâche-t-il.
Devant un ancien hôtel de luxe, aux murs de vulgaires parpaings effondrés, l'expert peste aussi contre "les restaurations plastiques" pratiquées il y a dix, vingt ans pour séduire les touristes. "On s'est concentré sur la façade, sans respecter les structures intérieures du bâtiments".
Le 6 février, des dizaines de milliers d'immeubles ont ainsi dégringolé en quelques dizaines de secondes dans le sud de la Turquie.
Umut Almaç voudrait maintenant que la reconstruction avance plus vite, quand d'autres, comme Gokhan Ergin et le vieux prêtre Vahit, dénoncent la brutalité des pelleteuses dans la vieille ville.
"Mais je ne pense pas qu'on puisse déplacer les blocs de pierre autrement", relève l'universitaire.
W.Lapointe--BTB