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Au Pakistan, les jeunes étalent leur anglais châtié... sur les plateaux de Scrabble
"Dram", "turm" ou "taupie": ces mots désuets feraient se gratter la tête des Anglophones les plus avertis mais Bilal Asher, champion du monde de Scrabble des moins de 14 ans, les aligne régulièrement sur son plateau de jeu... au Pakistan!
Le pays, qui jongle entre l'ourdou et l'anglais, a découvert sous le pouvoir colonial britannique ce jeu de société inventé pendant la Grande dépression américaine, dans les années 1930, par un architecte au chômage.
Avec l'indépendance et la partition de 1947, le Pakistan s'est libéré de l'occupation mais a gardé le jeu de lettres en anglais et s'y est même taillé une place de choix.
Depuis que les compétitions mondiales pour jeunes ont été lancées en 2006, il détient le record de champions, jusqu'au tenant actuel du titre.
"Il faut travailler dur et rester déterminé", explique à l'AFP Bilal Asher, 13 ans, entouré d'une centaine de joueurs réunis dans un hôtel par la Fédération pakistanaise de Scrabble.
Du haut de ses 13 ans, il vient de battre un adversaire à la barbe grisonnante avec des mots anglais comme "dram" - une mesure du whisky -, "turm" - une unité de cavalerie -, ou "taupie" - un adolescent turbulent.
Karachi, la capitale économique dans le sud côtier, a longtemps fait la Une pour attentats et vendettas mafieuses. Aujourd'hui, la mégalopole de plus de 20 millions d'habitants est célébrée comme l'incubateur des champions de Scrabble - avec formations à l'école, bourses et parents qui poussent leurs poulains à apprendre toujours plus de combinaisons de lettres.
"Ils insufflent le jeu en nous", affirme Bilal Asher dans son anglais distingué.
- "Lié à l'époque coloniale" -
Si certains ont les jambes trop courtes pour toucher le sol, tous ont le bras assez long pour taper sur leur pendule d'échecs et prouver leur rapidité à aligner des mots comme "daunters", intimider en anglais soutenu, "imarets", des cellules pour pèlerins, ou "trienes", des composants chimiques à trois doubles liaisons.
"Ils sont aussi impliqués parce que leurs parents le sont (...) ils veulent que leurs enfants fassent des choses productives", témoigne Affan Salman, 16 ans, sacré en 2024 champion du monde jeune au Sri Lanka.
Si l'anglais est parfois suranné au Pakistan, c'est que son histoire remonte loin. En 1835, Londres le décrétait langue principale d'éducation aux Indes britanniques.
"Ils voulaient créer une classe d'Indiens qui serait un maillon entre le peuple et le pouvoir" colonial, explique Kaleem Raza Khan, professeur d'anglais, époux et père de deux passionnées de Scrabble.
Aujourd'hui encore au Pakistan, qui compte 70 langues locales, l'anglais est l'une des langues officielles et les programmes scolaires lui font la part belle - avec ses désuétudes et ses tournures littéraires.
"L'adoption de l'anglais est clairement liée à l'époque coloniale", affirme Tariq Pervez, patron de la section jeunesse de la Fédération pakistanaise de Scrabble.
Un anachronisme qui transpire d'ailleurs dans les communiqués officiels en anglais: les autorités dénoncent régulièrement les "couards" jihadistes ou séparatistes et autres manifestants "scélérats" et l'armée ses "vils" ennemis.
- Un atout pour l'avenir -
La plupart des 240 millions de Pakistanais lisent toutefois plutôt les communiqués en ourdou, l'anglais étant souvent l'apanage des classes aisées dans un pays où plus d'un tiers des 5-16 ans sont déscolarisés - soit 26 millions d'enfants.
Dans ce contexte, "les gens s'intéressent au Scrabble car il enrichit leur vocabulaire et leur offre des opportunités de décrocher une bourse universitaire ou un emploi", affirme Manaal Asher, la grande soeur de Bilal.
Mais à 14 ans, celle qui est championne féminine du Scrabble au Pakistan a déjà des leçons à donner à celles et ceux qui voudraient la détrôner: "si vous n'êtes pas persévérant, le Scrabble n'est pas fait pour vous".
Malgré tout, "il y a une demande énorme: plein d'enfants veulent jouer et nous n'avons pas assez de ressources pour tous les prendre en charge", abonde M. Pervez.
Waseem Khatri, coach professionnel de Scrabble, accompagne actuellement 6.000 élèves dans des écoles de Karachi pour environ 850 euros par mois - près de sept fois le salaire minimum pakistanais.
Son travail, dit-il, consiste à traduire en points sur les 225 cases du Scrabble les circonvolutions langagières de l'anglais du Pakistan.
En parlant la langue de Shakespeare au pays de Muhammad Ali Jinnah - père fondateur du Pakistan -, les gens "essayent d'exprimer les choses de façon plus belle, avec plus de mots pour dire leurs sentiments", assure le coach de 36 ans.
Mais quand arrive la victoire, Bilal Asher ne se préoccupe plus de mots.
Tout à sa joie, il glisse à l'AFP vivre un moment... "indescriptible"!
C.Stoecklin--VB