
-
Après de longues négociations, l'Indonésie et l'UE concluent un accord de libre-échange
-
Trump de retour à la tribune de l'ONU, Zelensky à l'affût
-
Trump lie le paracétamol à l'autisme malgré les doutes des scientifiques
-
Corée du Sud : la cheffe de l'Eglise de l'Unification arrêtée
-
Hong Kong se prépare à une "menace grave" à l'approche du super typhon Ragasa
-
La Maison Blanche rejette l'offre de dialogue de Maduro
-
Le sacre irrésistible d'Ousmane Dembélé, Ballon d'Or 2025
-
Les États-Unis enclins à lancer une bouée de sauvetage financière à l'Argentine de Milei
-
Ballon d'Or: Du dribbleur chambreur à l'attaquant modèle, la mue spectaculaire de Dembélé
-
Wall Street poursuit sa progression, soutenue par le secteur technologique
-
Ligue 1: l'OM retrouve enfin la clé contre le Paris SG
-
Brésil: un fils Bolsonaro inculpé pour son lobbying à Washington
-
Près d'une centaine de mairies hissent le drapeau palestinien malgré l'opposition de la place Beauvau
-
Guillaume Diop, premier danseur étoile noir de l’Opéra, entre au Grévin
-
Les Etats-Unis disposés à lancer une bouée de sauvetage financière à l'Argentine de Milei
-
Google lutte en justice contre le démantèlement de son empire publicitaire
-
Alimentation: Greenpeace France demande l'interdiction de l'hexane
-
Procès Jubillar: l'accusé réaffirme son innocence, la cour examine son parcours chaotique
-
Mondiaux de cyclisme: Decomble offre la première médaille à la France chez les espoirs
-
Près d'une centaine de mairies hissent le drapeau palestinien malgré l'opposition du gouvernement
-
Avions russes: les Etats-Unis promettent de "défendre chaque centimètre du territoire de l'Otan"
-
La Bourse de Paris termine en légère baisse, en manque de catalyseur
-
TikTok Etats-Unis utilisera une copie de l'algorithme, contrôlée par Oracle
-
"Un été exceptionnellement meurtrier": la chaleur a tué des dizaines de milliers d'Européens en 2024
-
Deutsche Bahn : une dirigeante interne chargée de remettre les trains à l'heure
-
Sarah Ferguson écartée d'organisations caritatives à cause de ses liens avec Epstein
-
Le deuxième plus gros diamant au monde bientôt dans un musée ?
-
Les Bourses européennes terminent en berne
-
Désarmement nucléaire: Poutine propose de prolonger d'un an les limites du traité New Start
-
Chlordécone: "l'Everest" des parties civiles qui contestent le non-lieu
-
Gaza: dizaines de milliers de manifestants à travers l'Italie, heurts à Milan
-
Huit glaciers suédois ont disparu en 2024, selon un centre de recherche
-
Cédric Jubillar nie à nouveau le meurtre de sa femme au premier jour de son procès
-
Traitements contre l'obésité: l'Américain Pfizer rachète Metsera
-
Soudan du Sud: l'ex-vice-président Riek Machar face à la justice
-
Wall Street reprend son souffle après une série de records
-
Désarmement nucléaire: Poutine propose de prolonger d'un an les termes du traité New Start
-
Foot: grand soir attendu pour Dembélé, favori du Ballon d'Or face à Yamal
-
Tennis: Valentin Royer qualifié à Hangzhou pour sa première finale ATP, contre Bublik
-
La femelle malade, retour en Chine anticipé pour le couple de pandas de Beauval
-
Début du procès hors-normes de Cédric Jubillar, accusé du meurtre de sa femme
-
Dans le sud de la Syrie, la vie au rythme des incursions israéliennes
-
Les prévisions de production d'énergies fossiles incompatibles avec les objectifs climatiques, pointent des experts
-
Mozambique: nouvelle attaque jihadiste sur une ville près des sites gaziers
-
Procès de Cédric Jubillar pour le meurtre de sa femme, disparue depuis 2020
-
Au Soudan, le monde avait dit "plus jamais ça", mais ça recommence, déplore le patron du HCR
-
Le typhon Ragasa traverse le nord des Philippines, évacuations massives en Chine
-
Début du procès de Cédric Jubillar pour le meurtre de sa femme, disparue depuis 2020
-
Des drapeaux palestiniens au fronton des mairies lundi, malgré la mise en garde de Beauvau
-
La Bourse de Paris en repli avant plusieurs indicateurs économiques

L'Autriche, pays ultra sûr désemparé face aux féminicides
31: le chiffre s'inscrit en rouge sang sur un mémorial improvisé recensant les féminicides qui ont endeuillé l'Autriche l'an dernier.
Après un long déni, le pays alpin d'Europe centrale prend conscience d'un paradoxe. Les meurtres y sont peu nombreux mais font plus de victimes parmi les femmes que les hommes, fait rare au sein de l'Union européenne.
Les chiffres fluctuent au fil des années mais entre 2010 et 2020, 319 femmes ont été tuées, principalement par leur conjoint ou ex-conjoint, pour 8,9 millions d'habitants, détaille une étude commandée par le gouvernement. Soit un des taux les plus élevés de l'UE, selon des données d'Eurostat.
Loin des rassemblements contre ce fléau organisé en France ou au Mexique, le sujet était auparavant à peine effleuré en Autriche. Il ne s'est imposé dans le débat public qu'après des crimes particulièrement sordides.
Le 5 mars 2021, une femme de 35 ans présentée comme Nadine W. était étranglée avec un câble dans son bureau de tabac par son ex-compagnon puis brûlée vive. Elle est morte un mois plus tard à l'hôpital de ses blessures.
- "Brutalité inouïe" -
Puis en avril, le tenancier d'un magasin de bières était arrêté pour avoir tué son ancienne compagne, mère de deux enfants.
Or l'homme de 43 ans, condamné depuis pour ces faits à la prison à vie, était déjà connu du public après qu'une élue écologiste ait publié en 2018 des messages obscènes qu'il lui aurait envoyés sur Facebook.
Depuis, une campagne de sensibilisation a été lancée et le gouvernement a intensifié ses efforts, allouant un nouveau budget de près de 25 millions d'euros en 2022 pour lutter contre la violence à l'égard des femmes.
Pour que celles qui ont péri ne tombent pas dans l'oubli, Ana Badhofer a commencé à égrener sur un mur de la capitale les noms des victimes.
"Peu s'indignent" de ces crimes "à la brutalité inouïe", déplore cette militante qui veut ainsi lutter contre la léthargie de la société.
Elle cite l'exemple de cette jeune femme, déposée agonisante au pied d'une administration en novembre, après avoir été battue à mort à coups de batte de baseball.
- Dépendance économique -
Karin Pfolz, qui a elle-même subi l'enfer pendant les dix ans de son mariage, se souvient encore de son extrême solitude.
"Vous n'avez personne à qui parler. Tellement d'entre nous se taisent par honte, par peur de la réaction de la société", confie celle qui se rend désormais dans les écoles pour partager son expérience.
De l'extérieur, la violence était invisible, les marques de coup cachées. "L'oeil au beurre noir, c'est un cliché", raconte-t-elle.
Proportionnellement, les femmes meurent beaucoup moins qu'en Russie ou au Brésil, pays les plus dangereux.
Mais dans une contrée aussi prospère et calme, où des lois et un réseau de soutien existent, la "situation est incompréhensible", estime Maria Rösselhumer, responsable d'AÖF, principale association gérant des centres d'accueil.
Maigre élément d'explication, de nombreuses mères restent à la maison ou travaillent à temps partiel dans ce pays catholique, et les femmes n'ont souvent pas les moyens de quitter un conjoint violent.
Elles gagnent 20% de moins que les hommes, un écart de rémunération sans équivalent dans l'UE à l'exception de l'Estonie et de la Lituanie.
- Machisme -
Dans ces conditions, peu osent franchir le pas. Car "quand vous partez, vous vous retrouvez à la rue avec un sac plastique dans une main et votre enfant dans l'autre", témoigne Karin Pfolz.
Lorsqu'elle a pris la fuite, elle s'est sentie "comme une réfugiée dans son propre pays".
Maria Rösselhumer évoque aussi "un manque de respect réel et un dédain des femmes" dans le paysage politique, un machisme qui s'est accentué sous la coalition unissant les conservateurs et l'extrême droite entre 2017 et 2019.
Et si elle salue le réveil des autorités, elle les juge encore "négligentes" derrière les promesses.
L'Autriche a d'ailleurs été épinglée en décembre par la Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe Dunja Mijatovic, qui a réclamé l'affectation de "ressources suffisantes" et une "approche ambitieuse et globale".
"C'est vrai qu'on parle beaucoup du sujet en ce moment", commente Mme Pfolz.
Mais encore maintenant, "quasiment personne" ne s'offusque de la maltraitance des femmes, regrette-t-elle. "Jusqu'à ce qu'il y ait un meurtre".
2022 avait à peine débuté que ce fléau faisait une nouvelle victime: une femme de 42 ans tuée d'une balle dans la tête par son mari à la table du dîner.
J.Fankhauser--BTB