
-
Le tourbillon du Tour de France embrase Montmartre, un an après les JO
-
Tour de France: Vauquelin et Paret-Peintre, visages rafraîchissants de la délégation bleue
-
Euro-2025: Sarina Wiegman, triomphe, calme et sérénité
-
Trump et Von der Leyen arrachent un accord douanier
-
Tour de France: Tadej Pogacar, le bouquet final
-
Tadej Pogacar remporte son quatrième Tour de France, Van Aert la dernière étape
-
F1: Piastri efficace en Belgique, nouveau doublé pour McLaren
-
Tour de France: à Montmartre, la mythique rue Lepic en ébullition avant la montée du peloton
-
Grèce: deuxième jour de lutte contre des incendies "titanesques"
-
Trump et Von der Leyen se retrouvent en Ecosse pour tenter d'arracher un accord douanier
-
Cambodge-Thaïlande: discussions lundi en Malaisie, quatrième jour de combats
-
Cambodge-Thaïlande: malgré les combats, certains refusent de quitter leurs maisons à la frontière
-
Tour femmes: Garcia gagne à Quimper, Le Court première Africaine en jaune
-
L'incendie dans l'Aude est fixé mais la vigilance reste de mise
-
Mondiaux de natation: Grousset démarre en force, McIntosh commence sa moisson
-
Tour de France femmes: Aude Biannic, la seule maman du peloton
-
Premiers camions d'aide vers Gaza, Israël annonce une pause des combats
-
IA: à Shanghai, des robots humanoïdes témoignent des ambitions chinoises
-
Zéro star, 100% buzz: un championnat amateur réenchante le foot chinois
-
Premier convoi d'aide vers Gaza, Israël annonce une pause des combats
-
Mondiaux de natation: le phénomène chinois Yu Zidi, 12 ans, saute dans le grand bain
-
L'offensive anti-immigration de Trump, une aubaine pour les prisons privées
-
Jouer à la guerre coûte plus cher sous Trump et ses batailles commerciales
-
Dans les marais de Loire-Atlantique, des milliers d'oiseaux victimes du botulisme
-
L'incendie dans l'Aude est stabilisé mais pas encore fixé
-
Les incendies continuent de faire rage en Grèce, qui attend l'aide de ses voisins
-
Israël annonce une pause des combats dans la bande de Gaza affamée
-
En Ecosse, Trump et von der Leyen cherchent l'accord douanier de la dernière heure
-
Le 100% végétal s'invite à la table de la haute gastronomie
-
L'incendie dans l'Aude toujours en progression
-
Mondiaux de natation: Grousset en demies "avec maîtrise" sur 50 m papillon
-
Tennis: Moutet stoppé dans le dernier carré à Washington mais nouveau membre du top 50
-
Du mirage américain à "l'enfer" d'une prison au Salvador
-
Cambodge-Thaïlande: quatrième jour de combats, malgré la proposition américaine de cessez-le-feu
-
Israël annonce avoir parachuté de l'aide sur la bande Gaza
-
L'Equateur expulse des centaines de détenus colombiens
-
Un incendie parcourt 600 hectares dans un secteur touristique de l'Aude
-
Cyclisme: la Néerlandaise Marianne Vos remporte la première étape du Tour de France
-
Prochaine reprise des parachutages d'aide sur la bande de Gaza affamée
-
En Ecosse, Trump joue au golf tandis que des centaines de personnes manifestent contre sa visite
-
Tour de France: Kaden Groves ou l'improbable exploit solitaire d'un pur sprinteur
-
JO de Paris: première bougie et un coup de gueule d'Estanguet sur le budget du sport
-
Tour de France: le sprinteur australien Kaden Groves remporte en solitaire la 20e étape
-
Deux spectateurs tués et un blessé grave lors d'un rallye dans le Puy-de-Dôme
-
La 21e étape du Tour: Montmartre, spectacle et crispation
-
En Ecosse, manifestations contre la visite de Trump occupé à jouer au golf
-
Des "frères" civils cambodgiens et thaïlandais échangent des appels à la paix
-
Rugby: sur le fil, les Lions britanniques remportent leur tournée contre les Wallabies
-
Mondiaux de natation: Maxime Grousset pour bien lancer les Bleus
-
Championnats d'Europe d'escrime: Balzer s'arme de patience

Guerre en Ukraine : à Poltava, les naufragées du système psychiatrique
La nuit, quand les drones et les missiles russes percent le ciel et que la défense antiaérienne ukrainienne se met à tonner, Olga Klimova dort profondément, loin de chez elle, dans la chambre bondée d'un hôpital psychiatrique.
"Je prends les médicaments, je dors, je n'entends rien", s’amuse cette femme édentée au rire lumineux.
Internée à Poltava, dans le centre de l'Ukraine, Mme Klimova, 44 ans, souffre de schizophrénie, une pathologie aux symptômes très variables qui cause fréquemment des troubles du sommeil.
Dans ses rêves, quand elle dort, Olga Klimova dit voir son village de Kysselivka, dans la région de Kherson (sud), d'où elle a été évacuée après le début, il y a trois ans, de l'invasion russe.
Elle affirme n'avoir "aucune nouvelle" de ses proches restés là-bas, comme "sa vieille tante", et attend "la fin de la guerre" pour les retrouver.
- Saturation -
Selon des médecins interrogés par l'AFP, la guerre a entraîné l'évacuation de milliers de patients d'hôpitaux psychiatriques ukrainiens. Ils font partie des 4,6 millions de déplacés internes recensés par Kiev.
Parallèlement, la brutalité inouïe du conflit déclenche de nouveaux troubles psychiques, chez les militaires et civils : stress post-traumatique, dépressions, tendances suicidaires et autres maladies.
D'après l'Organisation mondiale de la santé (OMS), 9,6 millions d'Ukrainiens sont à risque ou vivent avec un problème de santé mentale, soit près d'un quart de la population d'avant-guerre.
Le système psychiatrique public, déjà vétuste et sous-financé avant 2022, se retrouve engorgé.
A Poltava, le psychiatre Oles Telioukov, 56 ans, confirme avoir "davantage de travail" et sait qu'il en aura "encore plus" quand le conflit se terminera.
Mi-mars, son unité pour femmes prévue pour 40 patientes en comptait 47. Les hospitalisations y durent généralement quelques semaines pour traiter "les crises aiguës".
La plupart des malades sont ensuite redirigées vers des psychologues et travailleurs sociaux. Seules quelques naufragées restent longtemps.
- Rechutes -
Environ 10% des 712 patients de l'hôpital psychiatrique de Poltava étaient, mi-mars, des déplacés, principalement des régions dévastées de Kherson, Donetsk, Lougansk et Kharkiv.
Parmi eux, il y a des évacués de Kherson, une ville bombardée constamment par la Russie depuis sa libération par l'armée ukrainienne en novembre 2022.
Ces violences, selon M. Telioukov, peuvent exacerber des maladies mentales existantes. La ruine causée par l'invasion entrave aussi l'accès aux traitements, souvent onéreux et importés, pour stabiliser les pathologies et éviter les rechutes.
Atteinte de schizophrénie, Olga Beketova, 49 ans, raconte avoir été victime des grandes pénuries du début de la guerre. Pendant plusieurs semaines, elle n'a plus eu de médicaments.
En mai 2022, elle a fait une crise à son domicile et a été hospitalisée à Kherson, puis évacuée à Poltava. Le regard figé, Mme Beketova raconte lentement avoir eu en 2024 un AVC qu'elle attribue "à toute cette angoisse".
- "Petites flammes" –
Le médecin français Christian Carrer est le fondateur de l'organisation humanitaire AICM, qui aide 257 établissements médicaux ukrainiens, dont 15 hôpitaux psychiatriques.
En mars, son ONG a livré à celui de Poltava des vivres, du matériel et des traitements pour "l'épilepsie, les crises générales et de schizophrénie" et pour restaurer "les cycles du sommeil et des repas".
Faute de moyens, observe Christian Carrer, des psychiatres ukrainiens "endorment" leurs patients avec des sédatifs inappropriés. "Là, on a livré des produits qui diminuent les effets de la schizophrénie, ou de toute tendance dangereuse, mais sans abrutir", explique-t-il.
L'Ukraine a entamé en 2017 une modernisation de son système de santé. Interrompue par la guerre, cette réforme n'a pas atteint les hôpitaux psychiatriques, toujours organisés à la soviétique, en grandes chambrées de dizaines de patients, témoigne M. Carrer.
Beaucoup de malades - adultes comme enfants - y passent leurs journées allongés, sans activité. Christian Carrer les appelle "les petites flammes" : "Des gens qui sont là sans être là."
- "Déstigmatiser" -
Dans son bureau, le docteur Telioukov évoque deux militaires qu'il a soignées : l'une traumatisée par un bombardement à Poltava en septembre 2024 (59 morts), l'autre par six mois de détention dans une prison russe.
Il pense que cette dernière a subi des violences sexuelles, comme de nombreux prisonniers ukrainiens. Cependant, "elle ne s'est pas confiée entièrement".
Le médecin montre les salles dont il a la charge. Elles ne portent pas de numéros, comme souvent, mais des noms de couleurs.
"C'est pour dé-sti-gma-ti-ser, se débarrasser de la bureaucratie !", lance l'énergique psychiatre.
Dans la salle "Rose", on cherche Olga Klimova pour lui dire au revoir. On la retrouve alitée, au fond à gauche, entourée d'une dizaine de patientes. Quand elle aperçoit l'équipe de l'AFP, elle lève la main et fait un grand sourire.
D.Schaer--VB