
-
La marque Jennyfer en liquidation judiciaire, un millier d'emplois menacés
-
Avant sa nomination, le PDG d'EDF tente de déminer le terrain et fixe ses priorités pour une électricité "compétitive"
-
Nicolas Bedos revient dans un livre sur sa condamnation pour agressions sexuelles
-
Isidore Partouche, le roi des machines à sous, est mort
-
Trump met sur le dos de Biden le recul du PIB américain au premier trimestre
-
Elections législatives à la proportionnelle: Bayrou consulte, Le Pen prête à bouger
-
Après la panne géante, les énergies renouvelables sur le banc des accusés en Espagne
-
Isidore Partouche, fondateur des casinos Partouche, est décédé
-
Wall Street ouvre en baisse, minée par l'image d'une économie américaine vacillante
-
Incitation à la haine: Youcef Atal condamné en appel à huit mois de prison avec sursis
-
À Paris, les trésors de bronze du Cambodge se dévoilent
-
Incendies dévastateurs dans la région de Jérusalem, l'armée mobilisée
-
Une semaine avant le conclave, le suspense reste entier
-
Elevage: en Tasmanie, les saumons morts s'invitent sur les plages, et dans la campagne électorale
-
George Simion, celui qui se rêve en président MAGA de la Roumanie
-
L'archevêque de Rabat ne veut pas d'un pape "imitateur de François"
-
"Clair Obscur", le coup de fouet français qui réveille l'industrie du jeu vidéo
-
Feu vert du Parlement à l'arrivée de Bernard Fontana à la tête d'EDF
-
Trois morts après un "repas spécial" aux champignons: une Australienne devant la justice
-
Israël intervient dans les violences confessionnelles en Syrie
-
"Stop aux contrôles": des agriculteurs bloquent un lycée agricole de Montauban
-
L'économie européenne résiste à Trump au premier trimestre
-
Rugby: fin de saison pour Peato Mauvaka, nouveau coup dur pour Toulouse et les Bleus
-
Avec le Mexique, jusqu'où ira Trump pour lutter contre les cartels?
-
Panne géante en Espagne: un rapport du gestionnaire du réseau évoquait des risques liés aux "renouvelables"
-
Proportionnelle: Bayrou consulte, Le Pen prête à bouger
-
Suède: un jeune de 16 ans soupçonné d'un triple meurtre en plein jour
-
Attentat au Cachemire indien: la famille de "l'homme au poney" pleure son héros
-
Les violences à caractère confessionnel près de Damas s'étendent, 13 morts
-
Suède: une personne arrêtée après la fusillade ayant fait trois morts, selon la police
-
"Magnifique leçon": les jeunes Vietnamiens conquis par la parade des 50 ans de la chute de Saïgon
-
L'Allemagne retrouve la croissance, mais les droits de douane inquiètent
-
La France affiche une croissance terne début 2025
-
En Sibérie, le dégel du pergélisol constelle le paysage d'intrigantes bosses
-
TotalEnergies: fort recul du bénéfice net au premier trimestre, croissance de la production d'hydrocarbures et d'électricité
-
Pékin affirme que ses relations avec l'UE apportent "une stabilité précieuse" à l'économie mondiale
-
A Chamonix, résidences secondaires et meublés touristiques dans le viseur
-
Dans les restaurants autour du Vatican, carbonara et burrata prisées des cardinaux
-
A Singapour, des podcasts donnent voix à l'opposition
-
ArcelorMittal demande "une application rapide" du plan européen pour l'acier
-
A la frontière inter-coréenne, un café-bunker qui rêve de paix
-
Le Pakistan dit anticiper une frappe indienne imminente
-
Tuniques et turbans: les élèves afghans sommés de s'habiller en petits talibans
-
La France a enregistré une croissance sans éclat au premier trimestre
-
Play-offs NBA: Boston et Indiana qualifiés, Détroit résiste aux Knicks
-
France: le PIB en légère hausse de 0,1% au premier trimestre, selon l'Insee
-
Tennis/Dopage: Sinner se défend d'avoir bénéficié d'un "traitement de faveur"
-
Le Pakistan dit disposer de preuves "crédibles" d'une frappe militaire indienne imminente
-
Environ 600 soldats nord-coréens tués au combat au côté de la Russie, selon un député sud-coréen
-
Proportionnelle aux législatives: une multitude de modèles possibles

Le combat d'un chercheur camerounais pour les lamantins d'Afrique
Depuis ses premières observations sur le lac Ossa, au Cameroun, Aristide Takoukam Kamla, docteur en biologie marine, se bat pour protéger les lamantins d'Afrique, espèce méconnue et menacée, présente dans les eaux douces de la côte ouest du continent.
Pour avoir une chance d'observer ces discrets mammifères marins, rendez-vous à l'aube, quand la surface du lac est plate comme un miroir. Suivez les traînées de bulles. Vous apercevrez peut-être ses deux grosses narines prendre une courte respiration.
Il y a plus de dix ans, quand il était encore apprenti chercheur à l'Université de Dschang, au Cameroun, Aristide Takoukam Kamla a lui même longtemps ramé avant de repérer ces habitants des profondeurs.
"Sur le terrain, je m'attendais à les voir comme sur Youtube: dans une eau claire, sauter comme des dauphins.... une idée complètement surréaliste" héritée des publications dédiées aux lamantins de Floride, très différents des africains, confie avec un sourire le scientifique de 39 ans.
Et c'est grâce aux pêcheurs locaux qu'il a appris à les détecter dans les 4.500 hectares d'eaux sombres du lac Ossa, dans un parc naturel du sud-ouest du Cameroun.
Aujourd'hui, le lamantin d'Afrique est "son animal préféré", le sujet de son doctorat à l'Université de Floride, la cause d'un Whitley Award obtenu en 2024 - la plus haute distinction dans le monde de la conservation de la biodiversité.
- "Mystères"-
De retour d'une expédition sur le lac Ossa, Sarah Farinelli, une chercheuse américaine, est émue aux larmes d'avoir pu observer avec lui cinq spécimens, dont une femelle accompagnée de son veau.
"C'est énorme ! Il y a certains endroits en Afrique où il est impossible de les voir", explique la trentenaire qui les étudie notamment au Nigeria.
Combien il y a-t-il de au Cameroun ? Quelle est leur espérance de vie ? Quand et jusque où migrent-ils ?
On les trouve sur la côte ouest de l'Afrique, entre Mauritanie et Angola mais "c'est une espèce très peu étudiée, autour de laquelle il existe encore beaucoup de mystères", déplore Aristide Takoukam Kamla.
Considéré comme "vulnérable", le gros herbivore marin parfois surnommé "vache de mer" figure sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature.
"Une sous-estimation du statut réel de cette espèce qui fait objet de braconnage", avec un habitat "constamment en danger", regrette le chercheur qui a fondé une organisation de protection des mammifères marins en Afrique, l'AMMCO, avec cinq laboratoires dont un à Dizangué.
Au lac Ossa, le mammifère n'a d'autre prédateur que l'homme. Il y a quelques années, on servait encore du lamantin en sauce à Dizangué, commune qui regroupe des villages de pêcheurs.
Aujourd'hui, leur pêche est interdite, le plat a disparu des menus et une statue de plâtre bleu, érigée dans le village, célèbre leur existence. Mais des menaces subsistent.
Sur une rive, Aristide pointe du doigt une raffinerie d'huile de palme artisanale qui déverse ses déchets directement dans l'eau et pollue le lac.
Ailleurs, il s'indigne de la présence d'un filet largement déployé pour maximiser les prises.
La technique pourrait "retenir un petit lamantin dans ses mailles", s'exclame-t-il, ouvrant une discussion houleuse avec le pêcheur assis dans sa pirogue.
"Nous sommes des autochtones, on vit de ça et on n'a jamais eu à subir des interdictions chez nous, rétorque le vieil homme. "Si vous voulez nous poser des interdictions, il va falloir nous payer chaque mois".
- "lutte biologique" -
Le rapport des scientifiques avec les communautés locales attachées à des pratiques ancestrales de pêche n'est pas simple. Mais une catastrophe a rapproché les deux mondes.
En 2021, la Salvinia Molesta, une plante invasive, a recouvert la moitié du lac et rendu l'habitat invivable pour les poissons et les lamantins.
Les scientifiques ont lancé une "lutte biologique" en utilisant des charançons "Cyrtobagous salviniae", un insecte microscopique se nourrissant exclusivement de Salvinia et ils ont appelé les pêcheurs à l'aide. "Ils prenaient la salvinia infesté de charançons pour en mettre un peu partout dans le lac", se souvient Thierry Aviti, chercheur à l'AMMCO.
Trois ans plus tard, la plante a quasiment disparu. "A un moment donné, on ne s'en sortait plus" mais les promesses ont été tenues, se souvient Thierry Bossambo, un pêcheur de Dizangué, marqué par le souvenir des longues nuits sans poisson.
Aristide Takoukam Kamla tient à cette "relation de confiance" avec les pêcheurs pour éviter une "science parachute", de la tour d'ivoire au terrain.
Et pour dissuader les possibles braconnages, espère développer un circuit d'écotourisme.
Une "priorité", selon Gilbert Oum Ndjocka, le conservateur du parc national de Douala-Edea, pour que "toutes les parties prenantes soient des alliés pour la conservation".
J.Marty--VB