
-
Exploration minière sous-marine: un entrepreneur se réjouit du soutien de Trump
-
Roche: homologation dans l'UE d'un traitement contre le cancer du sein
-
La Bourse de Paris salue l'accord commercial entre le Japon et les Etats-Unis
-
Canal+: le tribunal de la concurrence sud-africain valide le rachat sous conditions de Multichoice
-
Assouplissant ou shampoing : avec les futurs "nez" qui créent les parfums du quotidien
-
Un désastre climatique inconstitutionnel? De jeunes Américains saisissent la justice
-
TDAH: essor des psychostimulants en France, entre rattrapage et prudence
-
Pour Abdallah, la fin de plus de quarante ans de vie entre les murs
-
Pérou: découverte d'une fresque murale vieille de plus de 3.000 ans
-
Commerce: Trump annonce un accord "énorme" avec le Japon, frappé d'une surtaxe douanière à 15%
-
Aux îles Cook, les riches profondeurs du Pacifique aiguisent les appétits
-
Une centaine d'ONG alertent sur le début d'une "famine de masse" à Gaza
-
La Cour internationale de justice va rendre un avis majeur sur le climat
-
Ukraine: de possibles négociations russo-ukrainiennes attendues à Istanbul
-
Dîner entre Macron et Merz à Berlin, les droits de douane de Trump au menu
-
Euro-2025: miraculée, l'Angleterre s'offre l'Italie et la finale
-
Tour de France: Valentin Paret-Peintre, le "gringalet" devenu géant
-
Avion de combat européen: Dassault doute du projet Scaf, avant les discussions franco-allemandes
-
Wall Street prudente avant les résultats de grands noms de la tech
-
Trump pilonne Obama dans l'espoir de désamorcer la polémique Epstein
-
Mort d'Ozzy Osbourne, légende du heavy metal et chanteur de Black Sabbath
-
Tour de France: Valentin Paret-Peintre s'offre la première victoire française au Ventoux
-
Tour de France: Vingegaard lance la bataille de la troisième semaine
-
Un retentissant procès pour corruption ordonné pour Rachida Dati et Carlos Ghosn
-
Un hôpital de Gaza dit que 21 enfants sont morts de malnutrition ou de faim
-
Tenaillés par la faim, les journalistes de l'AFP à Gaza racontent leurs difficultés à couvrir la guerre
-
MaPrimeRénov' va rouvrir le 30 septembre pour les rénovations globales, mais de façon limitée
-
Les Etats-Unis se retirent une nouvelle fois de l'Unesco
-
Les Bourses européennes terminent dans le rouge, sauf Londres et Milan
-
Tour de France: Valentin Paret-Peintre délivre la France au Mont Ventoux
-
Les premiers narcotrafiquants transférés vers la prison de Vendin-le-Vieil
-
Wall Street ouvre sans entrain, se concentre sur les résultats d'entreprises
-
Alain Delon: une cérémonie à Douchy le 18 août, un an après sa mort
-
Un hôpital de Gaza affirme que 21 enfants sont morts de malnutrition ou de faim
-
Iran: la canicule provoque pénuries d'eau, d'électricité et perturbe l'activité
-
Le ministre de la Santé "très favorable à la sieste", y compris en entreprise
-
La 17e étape du Tour de France: peut-être la dernière chance pour les sprinteurs
-
Les "17 premiers narcotrafiquants" transférés vers la prison de Vendin-le-Vieil
-
Cambodge: les jeunes partagés sur le service militaire obligatoire
-
Tennis: blessée, Boisson déclare forfait pour le WTA 1000 de Montréal
-
Israël: au monastère de Latroun, des vignes replantées en signe d'"espoir"
-
En Turquie, les bergers kurdes retrouvent leurs alpages avec la paix
-
Le Kremlin dit n'attendre aucune "avancée miraculeuse" lors des négociations avec l'Ukraine
-
Face au risque de droits de douane, AstraZeneca investit 50 milliards de dollars aux USA
-
Challenges propose des articles du New York Times avec l'aide de l'IA
-
Sans papiers dans leur propre pays, la vie fantomatique de millions de Pakistanais
-
Japon: vers un nouveau réacteur nucléaire, le premier depuis Fukushima
-
Frappes meurtrières sur Gaza, Israël étend ses opérations
-
Trop ou pas assez d'IA? Les parents, angoissés, naviguent à vue
-
Nucléaire: feu vert de Londres à Sizewell C, dont le coût enfle encore

Dans un Cuba en crise, la loterie clandestine gagne des adeptes
Comme il le fait chaque jour depuis plus de vingt ans, Carlos parcourt un quartier de La Havane pour recueillir les paris et mises de la "bolita", la loterie clandestine cubaine qui ne cesse de gagner des adeptes dans un pays en crise.
"Les gens jouent plus que jamais", explique à l'AFP Carlos qui témoigne sous un prénom d'emprunt, comme toutes les personnes interrogées pour ce reportage. Elles ont requis un strict anonymat pour évoquer un phénomène illégal, mais qui a survécu à 66 ans d'interdiction.
Carlos est un "preneur de notes", la seule figure visible pour les Cubains au sein de cette structure presque hermétique et basée sur la confiance. Il y a aussi les "collecteurs" et les "banquiers" qui brassent quotidiennement des mises représentant plusieurs millions de pesos cubains.
Pour le quadragénaire, la hausse du nombre de joueurs ces dernières années s'explique par le "désespoir" des Cubains qui subissent une sévère crise économique, la pire depuis plus de 30 ans, avec des pénuries de nourriture, de médicaments, une inflation galopante et des coupures d'électricité récurrentes.
"Quand on sait que le salaire ne va pas suffire pour boucler la fin du mois, il ne reste plus qu'à s'en remettre à la chance", souligne le "preneur de notes", tout en reconnaissant que "beaucoup de Cubains sont accros" au jeu et "s'endettent jusqu'à l'os".
A Cuba, le salaire moyen est de 5.000 pesos (42 dollars).
En l'absence de loterie nationale légale sur l'île communiste, la "bolita" cubaine s'organise autour des tirages des loteries de Floride, de Géorgie ou de New York.
Une fois le tirage effectué, les résultats sont diffusés à Cuba sur une page internet et une application dédiées, ou sur divers groupes de messageries et pages Facebook.
- Rêve des mafieux -
L'arrivée d'internet sur les téléphones portables en 2018 a donné un coup de jeune à la loterie cubaine apparue sur l'île au XIXe siècle et adaptée de jeux d'argent introduits par les migrants chinois et italiens.
"Les gens ne te disent même plus bonjour, ils te demandent quel numéro est sorti!", s'offusque Rubén, 32 ans, qui dit traverser actuellement "une mauvaise passe" sans aucun gain.
A l'inverse, Rogelio, 47 ans, raconte avoir gagné en deux semaines 270.000 pesos (2.250 dollars), soit plus de 60 fois le salaire qu'il gagne comme employé d'une entreprise d'Etat.
"Un bon numéro peut te changer la vie", s'enthousiasme-t-il. Son dernier coup de chance lui a rapporté 80.000 pesos (667 dollars).
Pour pimenter le tout, les Cubains sont habitués à jouer des combinaisons de numéros à partir d'un système d'interprétation de signes, de rêves, de situations les plus diverses.
A l'époque de l'ex-dirigeant Fidel Castro (1926-2016), si ce dernier apparaissait quelque part à l'improviste, les fanatiques de la "bolita" pariaient immédiatement sur le chiffre 1, en référence à son rang dans la gouvernance du pays.
Après avoir recueilli - dans la rue ou directement sur son téléphone - les paris pour les deux tirages quotidiens des loteries américaines, Carlos les envoie au "collecteur" chargé de centraliser les combinaisons de numéros et les montants des mises.
Les "collecteurs" et "banquiers" sont les figures invisibles de cette loterie devenue illégale en 1959, à l'avènement de la révolution castriste qui a immédiatement interdit les jeux de hasard et fait fermer tous les casinos.
La Havane était alors connue comme la Mecque des salles de jeux, tenues par la mafia des Etats-Unis et où venaient s'encanailler des millions d'Américains.
Avec la révolution, les chefs mafieux Meyer Lansky et Lucky Luciano, étroitement liés au dictateur Fulgence Batista (1952-1959), ont vu s'envoler leur rêve de construire une ribambelle d'hôtels-casinos sur le Malecon, la célèbre promenade de la capitale cubaine.
Avec pour conséquence immédiate le développement accéléré de Las Vegas, aux Etats-Unis, désormais sans concurrence dans la région.
A Cuba, le code pénal prévoit des peines allant jusqu'à trois ans de prison et 300.000 pesos (2.500 dollars) d'amende pour toute personne "faisant activité de banquier, collecteur, preneur de notes ou promoteur de jeux illicites".
Mais pour Carlos, la "bolita" est "dans l'ADN des Cubains" et "l'interdire n'a fait que la favoriser".
M.Schneider--VB