Volkswacht Bodensee - Allemagne: prison à vie pour l'auteur afghan de l'attaque au couteau de Mannheim

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Allemagne: prison à vie pour l'auteur afghan de l'attaque au couteau de Mannheim

Allemagne: prison à vie pour l'auteur afghan de l'attaque au couteau de Mannheim

C'est le premier attentat d'une série qui a polarisé la société allemande: l'auteur afghan de l'attaque au couteau de Mannheim, qui visait un rassemblement anti-islam et avait abouti à la mort d'un policier fin mai 2024, a été condamné mardi à la prison à perpétuité.

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Le tribunal de Stuttgart a assorti la peine de prison à vie d'une reconnaissance de la gravité particulière de la culpabilité, ce qui exclut quasiment une libération anticipée de Sulaiman A., 26 ans, considéré comme un partisan du groupe jihadiste État islamique (EI).

Les juges ont ainsi suivi les réquisitions du parquet. La défense de l'accusé avait aussi plaidé pour la réclusion à perpétuité, mais sans mention de la gravité particulière du crime.

Accusé d'un meurtre et de cinq tentatives, le jeune Afghan a reconnu les faits et fini par présenter, au bout du procès, ses excuses aux proches du policier tué.

Il a expliqué s'être radicalisé au cours d'échanges sur les réseaux sociaux, et imputé sa radicalisation à l'offensive israélienne contre le Hamas à Gaza.

Le 31 mai 2024 à Mannheim (ouest), sur la place du marché, il s'en était pris à plusieurs membres d'une organisation anti-islam, le Mouvement citoyen Pax Europa (BPE), poignardant l'orateur principal, Michael Stürzenberger, déjà condamné pour incitation à la haine raciale.

Sulaiman A. a ensuite donné plusieurs coups de couteau à quatre personnes qui voulaient l'arrêter, avant de s'en prendre à un policier de 29 ans.

Une vidéo le montrant en train de frapper l'agent à la tête avait largement circulé sur les réseaux sociaux, accentuant l'émotion. La victime était décédée deux jours plus tard à l'hôpital.

- Mineur non accompagné -

Selon les enquêteurs, Sulaiman A., un partisan du groupe jihadiste Etat islamique (EI), aurait décidé au printemps 2024 de commettre un attentat en Allemagne contre des "infidèles".

Des médias allemands ont affirmé qu'il était arrivé en Allemagne à l'âge de 14 ans, avec son frère, mais sans leurs parents. Ils se sont vu refuser l'asile mais, en tant que mineurs non accompagnés, ont bénéficié d'un sursis, puis d'un titre de séjour.

Ce verdict survient une semaine après une autre condamnation à perpétuité, celle d'un Syrien, pour une autre attaque jihadiste au couteau, à Solingen, qui avait fait trois morts en août 2024.

Espacés de trois mois, ces deux attentats avaient pesé sur les élections législatives de l'hiver suivant, marquées par la progression du parti d'extrême droite AfD.

Au cours de la campagne, l'Allemagne a connu d'autres violences meurtrières impliquant des ressortissants étrangers qui ont enflammé le débat sur la politique d'asile et la sécurité.

Mi-février, l'ouverture du procès de Sulaiman A. avait d'ailleurs coïncidé avec une attaque à la voiture-bélier à Munich, dont l'auteur présumé est également Afghan. Elle a fait deux morts et 44 blessés graves.

- Un million de réfugiés -

Peu avant, fin janvier, un Afghan souffrant de troubles psychiatriques s'en est pris à un groupe d'enfants dans un parc à Aschaffenbourg (sud), poignardant à mort deux personnes, dont un garçon de deux ans.

La première économie européenne a accueilli plus d'un million de réfugiés, dont de très nombreux Syriens et Afghans, lors de la crise migratoire de 2015-2016. Mais elle a aujourd'hui définitivement tourné cette page associée à l'ex-chancelière Angela Merkel (2005-2021).

Pour enrayer l'ascension de l'AfD, le chancelier conservateur Friedrich Merz a opéré un nouveau tour de vis sur la politique migratoire, instaurant notamment le refoulement des demandeurs d'asile aux frontières.

En juillet, sa coalition a organisé le rapatriement de 81 condamnés afghans dans leur pays, malgré la présence au pouvoir des talibans.

Samedi, le ministère de l'Intérieur a redit à l'AFP son intention de "permettre des rapatriements réguliers et fréquents vers l'Afghanistan", justifiant ainsi des "discussions techniques" avec les talibans.

C.Bruderer--VB