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Au Pakistan, un pick-up pour rouler des mécaniques ou jouer les gros bras
Dans le brouhaha des embouteillages pakistanais, le silence s'impose quand passe un Toyota Hilux: généralement chargé d'hommes en armes, ce pick-up est devenu le symbole ultime du pouvoir dans une société où fortune et classe font la loi.
C'est depuis l'arrière de cet imposant véhicule que les politiciens haranguent la foule pour leurs meetings ou que les forces spéciales chargent leurs prisonniers - une fois même l'ex-Premier ministre Imran Khan.
Et c'est derrière les vitres teintées d'un Vigo, Revo, Rocco ou Tundra selon les modèles que l'on signale son influence.
"On se dit que le conducteur est forcément important: un politicien ou un VIP", assure à l'AFP Usmane Perhyar, politicien à Karachi, la capitale économique dans le sud.
Pour ce quadragénaire, son Hilux "a tout: le côté ostentatoire, la sécurité" et "pendant les meetings, l'arrière est parfait pour saluer la foule".
- "Pas de politique sans pick-up" -
A l'autre bout du pays, dans le Pendjab frontalier de l'Inde, Ali Warraich, renchérit: "on ne peut quasiment pas faire de politique sans".
"C'est un produit de première nécessité" pour qui veut sillonner les terres escarpées de sa circonscription et assister aux mariages et aux enterrements jusque dans les hameaux les plus inaccessibles, assure-t-il à l'AFP.
Longtemps, de l'autre côté de la frontière, ce sont aussi juchés sur ces pick-up que les talibans afghans ont bouté la coalition internationale hors de leur pays, naviguant entre géographie accidentée, cols enneigés et vallées rocailleuses.
"Si je n'ai pas de Hilux, mon concurrent en a un et mes électeurs attendront de moi que j'aille comme lui les visiter partout", martèle-t-il.
Dans les agences de location, la demande monte en flèche pendant les élections, parce qu'"on ne peut pas se présenter sans un Revo", assène le député Sajjad Ali Soomro.
Un temps l'apanage des grands propriétaires des terres féodales du cinquième pays le plus peuplé au monde, le Hilux a rapidement gagné les villes.
Et un surnom, "Dala", en ourdou ce qu'on utilise pour "embarquer" - des marchandises ou des personnes.
"Les hommes d'affaires l'adorent aussi", vante Fahad Nazir, vendeur automobile à Karachi.
"C'est un symbole de prestige, les gens aiment être escortés par un ou deux pick-ups", assure-t-il, avec plusieurs gardes armés à l'arrière, - qui dominent les passants dans un pays où la claire division entre la classe dominante et le peuple compte plus que tout.
- "Peur, enlèvement, terreur" -
"Montez dans un pick-up ou dans une voiture normale, on ne vous regardera pas pareil", assène Mohammed Omer Archad, patron du site de vente automobile en ligne Bamwheels.
Les Toyota Hilux, assure-t-il, "se vendent comme des petits pains, neufs comme d'occasion", entre 35.000 et 50.000 euros, le prix d'une petite maison.
Il a deux atouts, renchérit M. Nazir: il conserve longtemps sa valeur à l'argus et ses pièces détachées sont rapidement disponibles sur le marché pakistanais, largement dominé par Toyota.
Mais si le Dala en fait rêver beaucoup, pour d'autres, ce nom est un cauchemar.
"C'est le symbole des enlèvements, des intimidations et de la terreur instillée dans la société", affirme Ahmad Farhad.
Ce journaliste et poète a été embarqué en mai dans un Dala pour des écrits critiques. Libéré, il se dit toujours poursuivi.
"Parfois, ils garent leurs pick-ups à côté de ma voiture pour envoyer un message clair: +on est là+", accuse-t-il, sans nommer ce "ils".
L'ex-chef de gouvernement Imran Khan a lui aussi été embarqué dans un Dala après avoir été sorti manu militari d'un tribunal en mai 2023. Plus tard, il a accusé Nawaz Sharif, son grand rival politique, de vouloir "gagner les élections avec un Dala Vigo".
- Impressionner et intimider -
Car le mot sert aussi à désigner les puissantes agences de renseignement et surtout l'armée, faiseuse de roi depuis l'indépendance après la partition de 1947.
A Karachi aussi, l'intimidation fonctionne à plein. Mais avec d'autres visées.
Dans la ville où le taux de criminalité tutoie les sommets, "les voleurs préfèreront toujours s'attaquer à une voiture normale plutôt qu'à un pick-up, surtout un aussi énorme", assure à l'AFP Zohaib Khan, propriétaire d'un Tundra.
Et à tous les check-points érigés justement pour tenter d'endiguer la criminalité dans les rues, "les policiers ne m'arrêtent pas en général", poursuit l'homme de 35 ans. "Ils se disent que je suis sûrement quelqu'un qui peut leur causer des problèmes".
Pour l'image et le prestige, certains louent aussi un Dala pour leur cortège de mariage.
Une idée qui fait se dresser les cheveux sur la tête de Mohammed, membre du parti d'opposition de M. Khan.
"A chaque fois que je vois ce pick-up, je revis le traumatisme de ma détention aux services de renseignement", dit-il.
C'était il y a plusieurs mois, raconte-t-il encore. Sous pseudonyme, de peur de se retrouver de nouveau à l'arrière d'un Dala.
B.Baumann--VB